Marche du roi accompagné de ses gardes passant sur le Pont-Neuf et allant au Palais
Peint vers 1666, ce tableau de Adam-Frans van der Meulen invite à prendre part au déplacement de Louis XIV, le 22 décembre 1665, vers le Palais afin d’y tenir un lit de justice. Appelé en 1664 par le roi pour assister le Brun devenu directeur de la manufacture des Gobelins, l’artiste bruxellois au talent de topographe devient très vite le « peintre de l’Histoire du Roi » chargé de commémorer des évènements précis du règne. Dans le tableau de Grenoble qui fit partie des décors de Marly, le peintre illustre le moment où le carrosse royal s’avance devant la statue de Henri IV, valorisant symboliquement la relation qui unit le Roi Soleil à son ancêtre. Le premier plan ombré construit suivant une oblique douce est animé de petites scènes de genre redevables à l’esprit flamand, tandis que le cheminement royal se déroule dans une percée de clarté qui renvoie harmonieusement aux bâtiments lumineux du Louvre sous un ciel aux tonalités apaisées. Aux scènes un peu désordonnées du premier plan nourri par le grouillement des sujets du roi, succède la dynamique noble du cortège équestre, lequel contraste fortement avec le hiératisme des troupes armées. Au-delà, le peintre a distribué de façon clairsemée de petits groupes pour animer les perspectives des quais de la Seine. Tandis que les différents plans de la composition sont scandés selon des composantes sociales qu’accompagne une palette délicatement contrastée, l’artiste peint des portraits : celui de la ville de Paris qu’il documente par différentes architectures en travaux ou en construction à cette date, comme le Louvre ou le Collège des Quatre-Nations, mais aussi ceux de la cour, avec les représentations exactes du roi ou de dignitaires. Son éventuel autoportrait sous les traits de l’homme près du carrosse bleuté dans l’angle inférieur du tableau, nous permet de saisir le regard de celui qui très vite a été reconnu comme l’un des grands peintres du XVIIe siècle.
Un autre regard
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France / XVIIe siècle
Au moment où l'Europe entre en pleine période de Contre Réforme, les tableaux religieux deviennent des supports de dévotion, mais aussi de persuasion.