La figuration jusqu’aux années 50

L’art moderne, à l’image de son siècle, porte la marque de transformations profondes et de changements d’intentions décisifs de la part des artistes.

Ils ont gagné leur liberté dès le milieu du XIXe siècle, lorsque la photographie s’est emparée des contraintes traditionnelles réservées jusqu’alors à la peinture.  Ils mènent des batailles d’idées et forment des groupes, des mouvements ou des tendances appelées « avant-gardes ».

S’ils reprennent une à une les grandes composantes classiques - couleur,  forme, composition, matière, espace -, les peintres de la première moitié du XXe rompent avec les notions traditionnelles de perspective, de réalisme ou encore de maîtrise du métier.

Les sciences, les techniques, les machines ont transformé leur rapport à la réalité. Leurs œuvres ne s’adressent plus à l’éternité, elles s’inscrivent dans le présent, dans la vie même.

La peinture figurative de la première moitié du XXe siècle est représentée au musée de Grenoble par des artistes emblématiques de l’art moderne avec des œuvres de très grande qualité.

  • Paysage à l'enfant

    Médium :
    Auteur : Paul KLEE
    Date : 1923
    Dimension : 28,7 x 41,5 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Don de la Galerie Daniel-Henry Kahnweiler en 1935
    Localisation : SA30 - Salle 30

    Détails

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    À partir de 1921 et pendant près de dix ans, Paul Klee occupe un poste de professeur au Bauhaus, à Weimar puis à Dessau.

    En 1923, il peint ce tableau dans un style enfantin qui rappelle l’atmosphère des contes de fée. Sur un fond où domine une palette de roses et de violets éclairée de taches jaune-orangé sont représentés des arbres, des maisons et un petit personnage, visible en bas à gauche. Le recours au tampon permet à l’artiste de poser la peinture en de multiples taches qui se superposent et créent une texture particulière. Cette application en frottis renforce le caractère flou et mouvant du paysage.

    Le cadre d’origine, délicatement peint par Klee, rend cette œuvre encore plus singulière.

  • La Guerre

    Médium : Huile sur toile
    Auteur : Emile Othon FRIESZ
    Date : 1915
    Dimension : 300 x 260 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. LacroixDomaine public
    Acquisition : Achat au Salon d'Automne en 1938 par l'Etat.
    Dépôt en1938 au musée de Grenoble.

    Localisation : SA33 - Salle 33

    Détails

    Mobilisé dès 1914, Othon Friesz est blessé l’année suivante par un obus ; il peint cette œuvre à Paris pendant sa convalescence, traumatisé par le conflit.

    Véritable allégorie de la guerre, comparable à une fresque, la toile juxtapose une multitude de scènes animées, difficiles à isoler. L’impression de chaos traduit la simultanéité des événements, leur ampleur et surtout leur violence. Des acteurs sont identifiables tels les commandants en chef des armées française et britannique à cheval. Des faits sont réels, d’autres relèvent de la fiction comme le bombardement de la cathédrale de Reims et la scène avec le diable, d’autres encore sont visionnaires, tels les charniers. Le cycle de la vie est incarné dans la partie inférieure du tableau par des allégories de l’Amour, la Naissance, la Jeunesse et la Mort.

  • Femme au col blanc

    Médium :
    Auteur : Amedeo MODIGLIANI
    Date : 1917
    Dimension : 81 x 60,2 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIXDomaine public
    Acquisition : Achat à la Galerie Bernheim-Jeune en 1923
    Localisation : SA33 - Salle 33

    Détails

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    Originaire de Livourne, figure mythique de l’École de Paris, Modigliani s'installe dans la capitale en 1906. Pendant la Première Guerre mondiale, il élabore un style inspiré de l’art de Cézanne, du primitivisme et des maîtres classiques.

    Il rencontre Lunia Czechowska par l'intermédiaire de son marchand et mécène, Léopold Zborowski. La jeune femme devient l'un des modèles préférés du peintre qui fait d’elle une dizaine de portraits. Plongée dans une méditation profonde, elle offre un visage énigmatique dont la forme particulière et la longueur du cou rappellent les masques africains et la douceur angélique des Primitifs toscans. Les yeux opaques, elle pose avec grâce sur un décor sobre aux tonalités sombres.

  • Le Boeuf écorché

    Médium :
    Auteur : Chaïm SOUTINE
    Date : 1925
    Dimension : 202 x 114 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIXDomaine public
    Acquisition : Achat à la Galerie Pierre Loeb en 1932
    Localisation : SA35 - Salle 35

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    Peintre d'origine lithuanienne, Chaïm Soutine s'installe à Paris en 1913 et peint des sujets réalistes dans un style proche de l'expressionnisme. En 1925 il réalise une série de toiles sur le thème du bœuf écorché, inspirées du tableau de Rembrandt au Louvre. Pour travailler à partir d’un modèle, l’artiste installe une carcasse de bœuf dans son atelier.

    Le regard pénètre tout autant dans les entrailles de l’animal que dans la peinture elle-même. Directement sortie du tube, elle est appliquée à larges coups de brosse à l’aide d’empâtements et de superpositions. De cette évocation de la mort naît un éblouissant concert de couleurs. La vision à distance appelle une lecture rapprochée dans laquelle ne se perçoivent plus que des taches de peinture pure.

  • Rue à Berlin

    Médium :
    Auteur : George GROSZ (Georg Ehrenfried GROSS, dit)
    Date : 1931
    Dimension : 92,5 x 140,2 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX© The estate of George Grosz, Princeton, N.J. / Adagp, Paris
    Acquisition : Don de M. Alfred Flechtheim en 1934
    Localisation : SA33 - Salle 33

    Détails

    L’œuvre de George Grosz est, avec celle d’Otto Dix, l’une des plus puissantes apparues en Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale.

    L’artiste dénonce avec force l’horreur, la misère et l’absurdité du monde. Il aime représenter l’atmosphère chaotique de la métropole berlinoise, comme dans cette Rue à Berlin animée et inquiétante.

    Dans une ambiance confuse et discontinue, trois silhouettes féminines avancent dans l’obscurité. Leurs corps se distinguent dans un mélange de superpositions et de transparences de lignes et de couleurs. Élégantes ou arborant un visage de porc, elles passent devant la vitrine d’une boucherie illuminée dont l’étalage dit la barbarie passée et à venir. À leurs côtés la Mort aux aguets rôde dans une longue robe noire.

  • Intérieur blanc

    Médium :
    Auteur : Pierre BONNARD
    Date : 1932
    Dimension : 109,5 x 155,8 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIXDomaine public
    Acquisition : Achat à la Galerie Bernheim-Jeune en 1933
    Localisation : SA33 - Salle 33

    Détails

    Bonnard s’est forgé un style très personnel fondé sur la couleur et la sensation, à l’écart des grands courants du XXe siècle. Son art intimiste puise sa source dans les intérieurs et les nus, dont Marthe, sa femme, est le modèle immuable.

    Intérieur blanc offre une composition complexe qui concentre toutes les innovations du peintre. C’est l’une des nombreuses représentations de salle à manger, celle de la maison du Cannet acquise en 1926, avec une porte-fenêtre ouvrant sur l’extérieur.

    Le cadrage audacieux offre différentes perspectives et coupe les objets et les meubles de manière arbitraire. Dans cet espace irradié par les blancs, une femme, Marthe, quasiment invisible au premier regard, caresse un petit chat.

  • Le Marchand de bestiaux

    Médium : Huile sur toile
    Auteur : Marc CHAGALL
    Date : 1922 - 1923
    Dimension : 99,5 x 180 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX© Adagp, Paris
    Acquisition : Dation en 1988.
    Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle.
    Dépôt au Musée de Grenoble en 1990.

    Localisation : SA34 - Salle 34

    Détails

    Artiste d'origine russe élevé dans la tradition juive, Chagall fut très fortement inspiré par le folklore populaire de son pays.

    Dans un ouvrage intitulé "Ma Vie" publié en 1931, il décrit un voyage en charrette vécu au cours de son enfance, dont le souvenir l'inspira lors de l'exécution du Marchand de bestiaux. Les personnages disposés en frise occupent toute la largeur de ce tableau. Peints à l’aide de couleurs vives aux transparences d’aquarelles,

    ils semblent flotter dans un espace irréel. Le format est très habilement accentué par le jeu de leurs regards et de leurs attitudes.

  • Le Songe d'une nuit d'été

    Médium :
    Auteur : Marc CHAGALL
    Date : 1939
    Dimension : 116,5 x 89 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX© Adagp, Paris
    Acquisition : Don de l'artiste en 1951
    Localisation : SA34 - Salle 34

    Détails

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    Dans un tout autre esprit, le tableau Songe d'une nuit d'été est emprunté au théâtre de William Shakespeare. Ici, la reine des fées Titania, ensorcelée, est enlacée par Bottom, un tisserand à tête d’âne dont elle s’est éprise. Vêtue d’une robe de mariée et d’un voile, elle semble dormir éveillée, au sein d’une composition au coloris vibrant.

  • Les Fruits

    Médium :
    Auteur : SÉRAPHINE DE SENLIS (Séraphine LOUIS, dit)
    Date : vers 1928
    Dimension : 92 x 73 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© Adagp, Paris
    Acquisition : Don de Wilhelm Uhde en 1938
    Localisation : SA34 - Salle 34

    Détails

    Menant une vie solitaire et modeste comme employée à la cathédrale de Senlis, Séraphine est considérée aujourd’hui comme une représentante majeure de l’art naïf. L’unique sujet de ses œuvres est le monde végétal avec ses fleurs, ses feuilles-plumes et ses fruits.

    Dans ce tableau, un bouquet de feuilles et de fruits difficile à identifier déborde très largement d’une panière ajourée. Citrons, pommes ou peut-être coings échappent à la loi de la pesanteur. Les feuilles, dessinées avec leurs nervures ou rendues à l’aide de coups de pinceaux fougueux, virevoltent entre les fruits comme des flammèches.

    Avec un sens inné de la couleur, l’artiste choisit des teintes éclatantes où le jaune domine par son intensité sur un fond violet sombre.

  • Les Boxeurs

    Médium :
    Auteur : Vicente DO REGO MONTEIRO
    Date : 1927
    Dimension : 130 x 132,5 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© droits réservés
    Acquisition : Achat à l'artiste en 1928
    Localisation : SA35 - Salle 35

    Détails

    Monteiro a passé presque toute sa vie en France et ses liens avec le milieu artistique parisien ont fait de lui l’un des premiers passeurs des idées avant-gardistes européennes au Brésil.

    Ce tableau témoigne de la maturité de l’artiste et de l’originalité de son style. Malgré leur volume imposant, les silhouettes allongées et stylisées des athlètes semblent évoluer dans un espace immatériel La palette se limite à deux couleurs chaudes, l’ocre et le brun, appliquées en dégradés, tout en transparences et en finesse. De nature chorégraphique, ce combat conjugue grâce et puissance.

  • Nature morte

    Médium :
    Auteur : Giorgio MORANDI
    Date : 1939
    Dimension : 23 x 25 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© Adagp, Paris
    Acquisition : Achat à la Landau Fine Art Gallery en 2014, avec le soutien du Club des mécènes du musée de Grenoble
    Localisation : SA36 - Salle 36

    Détails

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    À partir de 1921, Morandi définit les principes de sa démarche artistique. Il élabore alors un travail sur le motif dont le thème principal se développe autour des objets de ses natures mortes.

    Ici deux bouteilles encadrent de part et d’autre une mesure à grains, un broc et une carafe, le tout formant un bloc compact et homogène. La gamme colorée chaude des objets offre une variation de bruns sur lequel tranche un seul élément, la carafe d’un rouge orangé intense. Tout détail a été effacé pour ne garder que des silhouettes anonymes. Leurs contours tremblés semblent comme remodelés par la lumière, rappelant ce fameux « tremblement du temps » si souvent évoqué à propos des natures mortes de Morandi.

  • La Cage

    Médium :
    Auteur : Alberto GIACOMETTI
    Date : 1950
    Dimension : 175 x 36,5 x 40 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX© Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris et Adagp, Paris)
    Acquisition : Achat à la Galerie Maeght en 1952
    Localisation : SA36 - Salle 36

    Détails

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    Installé à Paris à partir de 1922, Giacometti constate que la fidélité au modèle ne peut traduire la réalité d’un être.

    La Cage met en scène de façon magistrale cette question de la relation de la figure à l’espace ainsi que ce qui en découle, le rapport au socle et l’échelle de la représentation. Rehaussée ici par un haut piédestal intégré à l’ensemble, la cage évidée limite l’espace de la sculpture tout en le reliant à l’infini. Malgré leur taille réduite au regard des proportions du socle, le buste masculin et le nu féminin debout s’imposent dans leur monumentalité. Traités à des échelles différentes, ils s’inscrivent dans un espace et une temporalité propres à chacun.

  • Les Epoux

    Médium :
    Auteur : Giorgio DE CHIRICO
    Date : 1926
    Dimension : 60,8 x 50,2 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX© Adagp, Paris
    Acquisition : Don de Paul Guillaume en 1927

    Détails

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    Giorgio de Chirico fut en 1915 le théoricien de la peinture métaphysique dont le mannequin est l’un des leitmotivs.

    Ce tableau présente une image étrange et inquiétante d’un couple sans visages. Le tête dans les nuages, drapés à l’antique, ils sont unis en un seul buste formé de blocs architecturaux anciens et modernes.

    La vigueur et la monumentalité de la composition, le "fa presto" de la technique font de cette toile une œuvre caractéristique du monde chiriquien, où se mêle à l'héritage de la culture classique un climat symboliste spécifique à l‘univers de l'artiste.

    Une autre œuvre du peintre datée de 1915, Portrait de Paul Guillaume, est exposée dans cette salle.

  • La Fourmi

    Médium :
    Auteur : Germaine RICHIER
    Date : 1953
    Dimension : 99 x 88 x 66 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© Adagp, Paris
    Acquisition : Achat à Mme Françoise Guiter avec l'aide du FRAM en 1997
    Localisation : SA37 - Salle 37

    Détails

    Fascinée par les plantes et les insectes qu'elle collectionnait dans son atelier, Germaine Richier a exécuté des sculptures dans lesquelles l’hybridation humain-animal, à laquelle se mêle parfois le végétal, est caractéristique de son art.

    Figée dans une attitude qui oscille entre la défense et l’attaque, cette figure est conçue selon ce principe, modèle de fusion entre un buste féminin et un abdomen de fourmi. Les fils d’acier croisés, tendus entre les pattes, structurent et géométrisent l'espace. Le traitement irrégulier des surfaces, faites de creux et de saillies où jouent l'ombre et la lumière, s'oppose à l'impression d'immobilité de la figure.

  • Sicile

    Médium :
    Auteur : Nicolas de STAËL
    Date : 1954
    Dimension : 114 x 146 cm
    Crédit : VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX© Adagp, Paris
    Acquisition : Achat à Françoise de Staël avec la participation du FRAM en 1982
    Localisation : SA37 - Salle 37

    Détails

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    D’origine russe, Nicolas de Staël s’est fixé à Paris en 1938. Ses peintures, même les plus abstraites, ont toujours été inspirées par l’observation de la réalité. Sous l'influence de l'exceptionnelle luminosité du Sud de la France et de la Sicile où il se rend en 1953, sa peinture atteint une vibration et une vitalité inconnues jusque-là.

    Dans Sicile, la terre, la mer, le ciel et les architectures sont traduits par de grandes plages de couleurs peintes au couteau. Leurs bords non peints rappellent la frange des papiers déchirés et des collages qu’a pratiqués l'artiste. Le vert du ciel, tout en transparence, occupe près de la moitié de la composition. Toutes les lignes du paysage convergent vers la surface rouge centrale, sorte de « point de fuite » de ce paysage.

  • Les Tours

    Médium :
    Auteur : Maria Helena VIEIRA DA SILVA
    Date : 1953
    Dimension : 162 x 130,3 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© Adagp, Paris
    Acquisition : Achat à l'artiste en 1956

    Détails

    Née à Lisbonne, Vieira da Silva s’établit à Paris en 1928 où elle étudie la sculpture puis la peinture dans l'atelier de Fernand Léger. Entre 1940 et 1947 elle s'installe à Rio de Janeiro où les sujets de ses tableaux se fondent peu à peu dans un réseau de lignes labyrinthiques: ateliers, chambres, bibliothèques, cartes à jouer, échiquiers ...

    Dans Les tours, elle traduit sa fascination pour les grandes métropoles. Un réseau de verticales et d’horizontales discontinues constitue la structure des architectures et définit les espaces colorés où le bleu de la nuit domine et les ocres font scintiller la lumière. La touche, plus appuyée par endroits, atténue l’aspect évanescent des façades et restitue aux tours toute leur monumentalité.

  • Grande bande

    Médium : Huile sur toile
    Auteur : Joan MIRÓ
    Date : 1953
    Dimension : 57 x 500 cm
    Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix© Successió Miró / Adagp, Paris
    Acquisition : Dation en 2007 au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle.
    Dépôt au Musée de Grenoble en 2009.

    Détails

    Miró s’attèle, à partir des années 1950-1952, à des tableaux oblongs parfois de très grand format qu’il appelle des « bandes ». Dans ces frises qui se situent à mi-chemin entre la peinture et l’écriture, l’artiste égrène ce que son biographe, intitule les « Miróglyphes en liberté ».

    Un an après qu’il ait découvert l’œuvre de Jackson Pollock à New York en 1952, il réalise cette Grande bande. Sur un fond délavé de brun et de bleu, qui s’apparente au cosmos, flottent des signes peints : un escargot, une étoile, des formes hybrides, des points et des taches. Une langue nouvelle semble advenir comme par enchantement de cette ligne d’idéogrammes.