Paysage à l'enfant
[Cartel de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]
Pendant dix ans, à partir de 1921, Paul Klee est professeur
au Bauhaus à Weimar puis à Dessau. Son enseignement à
la fois théorique et pratique enrichit sa propre création, de
même que ses échanges avec les autres artistes de l’école, en
particulier Kandinsky. En pleine possession de sa technique,
il varie supports et matières, et multiplie des trouvailles
iconographiques, réalisant au cours de ces années-là son
oeuvre la plus féconde.
Le titre de ce tableau, Paysage à l’enfant, en facilite la lecture
iconographique et stylistique. Des arbres, un château, des
maisons et un petit personnage sont dessinés et peints dans
un style naïf qui s’apparente à celui des enfants. Cette manière
de peindre exclut tout naturalisme. Pour Paul Klee, l’art « ne
reproduit pas le visible ; il rend visible ». Grand dessinateur,
amoureux de la ligne, l’artiste en connaît toutes les subtilités.
L’enfant qui s’apprête à gravir l’escalier menant à la porte du
château a toute sa place dans ce monde imaginaire. Cette
atmosphère qui rappelle celle des contes de fées est orchestrée
par un espace pictural sans profondeur. Là encore Paul Klee
fait preuve d’un métier parfaitement maîtrisé et original. Son
application en frottis et tamponnage renforce le caractère flou et
mouvant du paysage. Le cadre, délicatement peint par l’artiste,
rend cette oeuvre encore plus singulière.
Un autre regard
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La figuration jusqu’aux années 50
L’art moderne, à l’image de son siècle, porte la marque de transformations profondes et de changements d’intentions décisifs de la part des artistes.