Johan Barthold Jongkind
Issu d’une modeste famille italienne comptant
sept enfants, Philippe Solari est scolarisé à la
pension Notre-Dame à Aix-en-Provence où il
se lie d’amitié avec Paul Cézanne. Il est admis à
l’école supérieure d’art de sa ville natale, avant
de poursuivre sa formation à l’Académie suisse
à Paris, fréquentée notamment par Cézanne,
Monet et Renoir. D’une nature réservée, il aura
du mal à s’imposer dans le milieu artistique
malgré le soutien de ses amis.
Quand Émile Zola, qui connaît bien Jongkind
et Solari, découvre ce buste en 1872, il écrit :
« C’est un buste demi-nature, d’une grande
science et d’une vérité étonnante. L’artiste a,
comme son modèle, le don de la vie, la flamme
qui crée. […] Je crois qu’il n’existe pas d’autre
portrait de Jongkind. Les admirateurs du
peintre pourront se procurer une épreuve de
l’oeuvre. Plus tard, ce portrait deviendra une
véritable rareté artistique[1]. »
Solari représente effectivement son ami très
simplement, sans chercher à l’idéaliser, mais les
inscriptions sur la terrasse, J. B. Jongkind. art.
peintre. Né le 3 juin 1819, montrent le respect et
l’admiration qu’il accorde à son modèle.
Ce petit buste en plâtre teinté a été édité à
plusieurs exemplaires dont deux seulement
sont localisés à ce jour[2]. Celui-ci a été offert
au musée en 1923 par Jules Fesser, fils de
Joséphine Fesser, la compagne de Jongkind.
Par ce geste, il remercie la municipalité de
Grenoble d’avoir donné le nom de l’artiste à
un quai de la ville : « Grenoble, que Jongkind
aimait beaucoup, dont il a reproduit des quantités
de sites est la première ville qui rend un
juste hommage au grand artiste. J’aurais voulu,
monsieur le maire, avoir une oeuvre digne de
votre musée malheureusement, il ne me reste
plus rien, j’ai le plaisir de pouvoir vous offrir un
buste de l’artiste fait par Solary[3] [sic]. »
[1] Émile Zola dans La Cloche, 24 janvier 1872.
[2] Un autre exemplaire est conservé au Musée dauphinois à Grenoble.
[3] Lettre de Jules Fesser au maire de Grenoble, 21 décembre 1922
Découvrez également...
-
-
Intérieur
27 août 1949 -
Portrait de Anne Charles Froment de Champlagarde
XIXe siècle