Nu de femme
Cette grande feuille porte, depuis son entrée au musée, une attribution à Jean-Charles-Nicaise Perrin. Elève de Doyen et de Durameau, exact contemporain de Regnault (MG D 1160 et MG 2011-0-104), Perrin séjourne à l’Académie de France à Rome de 1780 à 1784. Particulièrement attiré par la peinture du début du XVIIe siècle, il copie les œuvres du Caravage et du Guerchin. De retour à Paris, il est reçu à l’Académie avec Vénus faisant soigner la blessure d’Enée (Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts). Son œuvre se caractérise, dés lors, par un emploi très personnel des références du XVIIe siècle. La structure des œuvres de Poussin, Champaigne, Le Sueur ou Le Brun, se retrouve ainsi dans des mises en page austères et sans fioritures, d’une facture très nette animée par de savants jeux d’ombre et de lumière. Sa peinture, sans en avoir l’ampleur, est comparable à celle de Regnault et emprunte la même voie formelle qu’un Peyron ou un David. Contrairement à ce dernier, Perrin conserve une préciosité dans l’exécution de ses tableaux qui trahit la tradition du beau métier, transmise par le XVIIIe siècle.
Il est pour l’heure difficile de confirmer ou d’infirmer l’attribution de cette magnifique étude de femme nue. Dans un grand état de fraîcheur, d’un tracé ferme et précis, cette feuille montre un type féminin qui n’est pas incompatible avec celui des peintures connues de l’artiste, mais présente également des similitudes avec l’œuvre d’autres contemporains de Perrin, comme Jean-Joseph Taillasson[1] . Le corpus graphique de Perrin étant encore très restreint, et le dessin n’étant en rapport avec aucune composition connue, nous préférons conserver pour le moment l’identification traditionnelle de cette feuille[2] .
[1] Nous n’avons pas retrouvé une telle figure dans les peintures connues de Taillasson.
[2] Sur l’œuvre de Perrin, voir cat. exp. Montargis, 1989.
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