Cithare (Koto) et sa boîte

Asie, Japon
s.d.
12 x 194 x 25 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Don de H. de Girard en 1891

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Bois, ivoire, or, argent, bronze et soie
15 cm x 194 cm x 25 cm
Don de Léon de Beylié
MG 2010-0-353

Le koto est un instrument de musique japonais, cordophone de la famille des cithares sur table comptant 13 cordes. Il est originaire de Chine et a été importé à l'époque de Nara, vers le VIIIe siècle.
Les koto sont généralement constitués de deux à cinq pièces de bois de résineux, le plus souvent en Paulownia imperialis (kiri). Tout le corps de l'instrument est incurvé. La table d'harmonie, située sous les cordes, est bombées et la caisse de résonance prend l'allure d'un pont élancé que 4 pieds (de 2 à 5 cm) surélèvent. Le son se diffuse depuis les 2 larges ouïes percées sous les cordiers, séparés de la table d'harmonie par 13 chevalets mobiles kotoji (H. 5 cm) et 2 sillets, placés perpendiculairement aux cordes. Celles-ci, traditionnellement en soie, ont la même taille et la même tension. Le rôle mécano-acoustique des chevalets en bois et en ivoire est de transmettre les vibrations des cordes à la caisse de résonance, qui les amplifie.
Le koto est souvent richement décoré de marqueterie, d'incrustations. La table d'harmonie, pour des raisons acoustiques, ne porte qu'une fine couche de laque ou de vernis teinté. Les larges cernes sont par ailleurs suffisamment décoratifs.
Le koto de la collection de Léon de Beylié est finement ouvragé et orné d'éléments de marqueterie miniaturisés et de matières précieuses : ivoire, jade?, figure de dragon (ryû) en bronze, ivoire ou os teinté, argent, laque, et paillettes d'or. Un borcard savamment plié et coupé et des cordelettes, se finissant par des parements, isolent les cordes du bois des deux cordiers situés aux extrémités du koto. On remarque des frises de motifs végétaux de branches de pin et de feuillage entremêlés, des décors de chevrons, de damier, de svastikas... et une inscription en argent signifiantkoto. Des traces d'usures sont détectées sur les chevalets et sur la table d'harmonie. Les marqueteries et le bois de la table d'harmonie portent des traces de consolidations anciennes.
Pour jouer du koto, le musicien dépose l'instrument sur le sol et s'agenouille près de la figure de dragon (ryû). L'interprète stimule les cordes en les pinçant de sa main droite à l'aide de trois plectres enfilés sur ses doigts (pouce, index et majeur). Un plectre a été retrouvé à Grenoble, de facture et d'esthétique différentes du koto. Son extrémité carrée pourrait signifier que son dernier utilisateur était membre de l'école Ikuta d'Osaka, l'extrémité arrondie caractérisant en effet l'école Yamada de Tokyo.
Les cordes sont très souvent jouées à vide. Mais avec sa main gauche, le musicien peut aussi modifier la hauteur des sons, soit en déplaçant les chevalets sous les cordes, soit en soumettant ces dernières à des pressions de la main, pour les étirer. De la main gauche, et depuis une période récente, le musicien engendre un vibrato pour prolonger la résonance des sons. Les possibilités de l'accordage sont infinies, bien que l'instrument soit traditionnellement accordé suivant les gammes pentatoniques (à cinq tons).
Le koto est devenu un symbole national de la culture japonaise. On le trouve dans l'ensemble instrumental de la cour impériale Gakuso, entre autres joués en soliste dans le célèbre répertoire gagaku (musique noble). La sonorité du koto est réputée pour ses accents romantiques et est fréquemment mentionnée dans les poésies courtoises et les légendes comme Le Dit du Genji.

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