Frontispice

Nous n’avons pas pu identifier avec précision
l’auteur de ce frontispice mais il peut être
attribué à Mathijs van Somer. Cet artiste, né
dans les Pays-Bas, est surtout actif en Allemagne,
après une brève période passée à
Amsterdam. Il séjourne à Cologne en 1656 et
travaille ensuite à Nuremberg (1656-1663),
puis à Ratisbonne (1665-après 1667). Johann
Alexander Boener est son élève à Nuremberg.
Mathijs van Somer se distingue par des portraits
de toutes les grandes personnalités allemandes
de son temps et par ses illustrations de
livres théologiques protestants.
Un frontispice gravé peut être comparé à celui
étudié ici : publié par Paul Fürst à Nuremberg
en 1662, il décore un traité sur les prophètes
de Johannes Michael Dilherr, pasteur à
Nuremberg et auteur de plusieurs écrits théologiques[1].
La composition est également en
forme d’arc de triomphe, décoré de médaillons
présentant les prophètes avec leurs noms inscrits.
À Grenoble, les prophètes sont remplacés
par les têtes du Christ, de saint Jean-Baptiste,
des évangélistes et des douze apôtres. Leurs
noms sont également visibles dans les médaillons.
Dans la partie basse de l’arc de triomphe
s’inscrit une scène historique, représentant un
Christ entouré de ses apôtres et d’une foule
de fidèles, qu’il est difficile de déchiffrer avec
précision.
D’après son titre, le livre est une description de
la vie du Christ et de ses apôtres. S’agit-il d’un
livre protestant ? Probablement, car l’attachement
à la véracité historique des évangiles est
une particularité de la théologie protestante.
On ignore tout de la parution de cet ouvrage
mais les initiales de l’auteur (« IMD ») correspondent
peut-être à celles de Johannes
Michael Dilherr.
Exécuté vers le milieu du XVIIe siècle, ce dessin
de l’entourage de Mathijs van Somer s’inscrit
stylistiquement dans l’esthétique du début du
siècle, comme le montre bien le bossage aux
larges refends des parois de l’arc.
[1] Voir Hollstein, 2007, LXXII, no 279, repr.