Frontispice

Mathijs VAN SOMER (attribué à)
milieu de XVIIe siècle
Plume et encre noire, lavis d'encre grise, trait d'encadrement à la plume et à l'encre noire, verso entièrement couvert de pierre noire estompée sur papier vergé beige
15,2 x 11,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3559, n°2066).

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Nous n’avons pas pu identifier avec précision l’auteur de ce frontispice mais il peut être attribué à Mathijs van Somer. Cet artiste, né dans les Pays-Bas, est surtout actif en Allemagne, après une brève période passée à Amsterdam. Il séjourne à Cologne en 1656 et travaille ensuite à Nuremberg (1656-1663), puis à Ratisbonne (1665-après 1667). Johann Alexander Boener est son élève à Nuremberg. Mathijs van Somer se distingue par des portraits de toutes les grandes personnalités allemandes de son temps et par ses illustrations de livres théologiques protestants.
Un frontispice gravé peut être comparé à celui étudié ici : publié par Paul Fürst à Nuremberg en 1662, il décore un traité sur les prophètes de Johannes Michael Dilherr, pasteur à Nuremberg et auteur de plusieurs écrits théologiques[1]. La composition est également en forme d’arc de triomphe, décoré de médaillons présentant les prophètes avec leurs noms inscrits. À Grenoble, les prophètes sont remplacés par les têtes du Christ, de saint Jean-Baptiste, des évangélistes et des douze apôtres. Leurs noms sont également visibles dans les médaillons. Dans la partie basse de l’arc de triomphe s’inscrit une scène historique, représentant un Christ entouré de ses apôtres et d’une foule de fidèles, qu’il est difficile de déchiffrer avec précision.
D’après son titre, le livre est une description de la vie du Christ et de ses apôtres. S’agit-il d’un livre protestant ? Probablement, car l’attachement à la véracité historique des évangiles est une particularité de la théologie protestante. On ignore tout de la parution de cet ouvrage mais les initiales de l’auteur (« IMD ») correspondent peut-être à celles de Johannes Michael Dilherr.
Exécuté vers le milieu du XVIIe siècle, ce dessin de l’entourage de Mathijs van Somer s’inscrit stylistiquement dans l’esthétique du début du siècle, comme le montre bien le bossage aux larges refends des parois de l’arc.


[1] Voir Hollstein, 2007, LXXII, no 279, repr.

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