Le Martyre de saint Pierre
On connaît peu de choses des débuts de Mattia Preti dit Il cavaliere calabrese. À Rome, dans les années 1630 où il rejoint son frère Gregorio et fait ses premières armes, il retient la leçon du Caravage et de ses suiveurs. L’artiste est admis vers 1641 dans l’ordre de Malte, sur la recommandation du pape Urbain VIII. Lors de nombreux voyages en Italie et en France dans les années 1640-1650, il rencontre Rubens, étudie l’art de Véronèse et de Lanfranco. À ses débuts, l’école bolonaise le séduit, tout comme les clairs-obscurs du Guerchin. Établi à Naples au lendemain de la grande peste, de 1653 à 1660, Preti s’impose avec Luca Giordano comme le principal représentant du courant baroque et livre, pendant sept années, le meilleur de son œuvre. Le Martyre de saint Pierre date de la période dite « caravagesque » ou romaine du peintre. À Rome, Preti peint plusieurs versions du martyre de saint Pierre, prenant pour modèle la scène peinte trente ans plus tôt par Caravage et conservée dans l’église Santa Maria del Popolo. Du Caravage, le peintre calabrais retient une atmosphère sombre et un éclairage latéral concourant à l’intensité dramatique de la scène. Saisis sur le vif, saint Pierre et ses bourreaux peints grandeur nature émergent de l’obscurité par fragments. L’attention portée aux carnations, les jeux de clair-obscur comme le réalisme des musculatures sont héritées du Caravage quand, çà et là, les touches de rouge des vêtements suggèrent l’influence des maîtres vénitiens du XVIe siècle. La structure complexe du tableau est le fruit d’un long travail d’esquisses préparatoires, spécificité de Preti. Les bourreaux en action s’affairent autour du martyr saisi par la souffrance. Au premier plan, l’un d’entre eux tire sur la corde afin de soulever le pied de la croix. Seul l’ange portant la palme et les clés de saint Pierre vient adoucir la brutalité de la scène. Proche de Sainte Catherine d’Alexandrie visitée en prison par l’Impératrice (Musée de Dayton, Ohio), cette toile qui ornait un autel frappe par ses dimensions. Avant d’être acheté par la Ville de Grenoble, le tableau se trouvait dans la collection de Christine de Suède à Rome puis dans celle du Duc d’Orléans.
Un autre regard
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Italie - XVIIe siècle
Caravagisme, baroque et classicisme sont regroupés dans ces salles, à travers une collection italienne composée de grands retables et d’œuvres aux formats plus modestes.
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