Portrait d'Ernest Hareux

Henri-Constantin RENARD-BRAULT
vers 1892
81 x 65 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Mode d'acquisition inconnu

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Henri Constantin Renard-Brault choisit la technique subtile de la grisaille pour ce portrait de l’artiste Ernest Hareux. Dans un dégradé de tons bruns, ce professeur émérite à la Manufacture nationale de Sèvres et peintre reconnu au Salon de Paris de 1880 à 1907 nous dépeint, à la manière d’un portrait officiel, son ami de longue date, comme le souligne la dédicace inscrite en bas de la toile. Nous ressentons la proximité du peintre avec son modèle car, sur un fond neutre brossé à grands traits, le cadrage est resserré sur Ernest Hareux en buste de trois quarts et le visage de face fixant le spectateur. La tête légèrement relevée lui assure une grande prestance. Pour créer un sentiment de mouvement, Renard-Brault représente au premier plan l’avant-bras et la main qui, tenant délicatement un long pinceau, semble puiser de la couleur déposée sur une palette maintenue par la main gauche avec d’autres brosses, attributs de son métier de peintre. La lumière venant de la droite éclaire les plis de la veste de gros velours et l’élégante lavallière nouée autour de son cou. L’ovale du visage agrémenté d’une belle moustache et d’une barbe taillée avec soin met en valeur le regard puissant de l’artiste.
Il est possible de dater ce portrait aux environs de 1892, période pendant laquelle Renard-Brault aide en urgence son ami à peindre le diorama des Alpes dauphinoises avec le concours dévoué d’André Albertin, élève d’Hareux. La salle du diorama construite en face de la gare de Grenoble par l’imprimeur Émile Baratier devait servir de vitrine aux trésors dauphinois lors du congrès international du Club alpin français cette même année. Le projet du panorama des trois massifs grenoblois devait être peint initialement par l’abbé Laurent Guétal. Ce dernier, mort prématurément en février 1892, avait déjà demandé, de manière prémonitoire, les conseils avisés d’Hareux qui avait obtenu brillamment une médaille d’argent à l’Exposition universelle de Paris en 1889 pour le panorama de la Compagnie des transatlantiques et celui de la Compagnie du pétrole. À la suite de cette réalisation, Hareux s’installe définitivement à Grenoble dans son appartement-atelier construit spécialement pour lui, place de la Bastille, par l’architecte Recoura.

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