L'Apparition du Christ à la Madeleine (Noli me tangere)

Eustache LE SUEUR
XVIIe siècle
Huile sur toile
145 x 129 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Dépôt du Musée du Louvre en 2000

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N’ayant pu se rendre en Italie, Le Sueur parfait sa formation au contact des collections de peintures italiennes de la capitale. Il est profondément marqué par le séjour de Poussin en France entre 1640 et 1642. Dès lors, ses tableaux abandonnent progressivement le langage baroque et sensuel acquis auprès de son maître Vouet pour adopter une composition claire et équilibrée, des coloris raffinés et un langage gestuel retenu qui sont la caractéristique du classicisme. Ce tableau a été commandé par Dom Anselme, prieur de l’ordre, pour la chapelle de la Madeleine dans le couvent des Chartreux de Paris. Appelé aussi Apparition du Christ à Marie-Madeleine, le thème du Noli me tangere (Ne me touche pas) aura une très grande faveur dans l’iconographie de la Contre-Réforme en France, en particulier chez les Chartreux. Madeleine est la première à voir le Sauveur après sa résurrection, ce qui fait d’elle le premier témoin de sa victoire sur la mort. Elle s’apprête à le toucher lorsque Jésus l’arrête d’un geste, lui signifiant ainsi qu’il n’appartient plus au monde des hommes mais à Dieu. Dans cette œuvre, les personnages sont disposés selon une diagonale parfaite et la composition laisse une place égale aux figures et au paysage. Baigné d’une douce lumière et noyé dans un halo vaporeux, celui-ci met en scène le tombeau à gauche, trouvé vide par Madeleine venue apporter dans un vase le parfum pour oindre le corps du Christ. Jésus apparaît à ses yeux sous les traits d’un jardinier vêtu d’un manteau rouge, couleur de sa nature terrestre. Le Sueur, considéré comme l’un des initiateurs du classicisme en France, fait d’ailleurs partie en 1648 des douze membres fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture.

Un autre regard

  • France / XVIIe siècle

    Au moment où l'Europe entre en pleine période de Contre Réforme, les tableaux religieux deviennent des supports de dévotion, mais aussi de persuasion.

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