Etude de six mains, de trois têtes et d'un pied

Francesco TREVISIANI dit IL ROMANO
XVIIe siècle
24,5 x 40,4 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (dessins encadrés, n°24).

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Francesco Trevisani est un peintre formé à Venise dans l’atelier d’Antonio Zanchi d’Este et de Joseph Heintz le Jeune. Il s’installe à Rome en 1677-1678, où il vit jusqu’à sa mort en 1746. Grâce à la protection du cardinal Pietro Ottoboni qui fait de lui son premier peintre, il obtient ses premières commandes et est introduit dans l’Accademia dell’Arcadia. C’est avec les peintures de la chapelle de la Crucifixion, dans l’église de San Silvestro in Capite, réalisées en 1695-1696, qu’il acquiert une position clé sur la scène artistique romaine. Ses dessins ont fait l’objet d’études ponctuelles mais peu approfondies. Le dessin de Grenoble est une feuille d’études juxtaposant divers éléments. Des feuilles, comparables stylistiquement et typologiquement parlant, sont notamment conservées aux Offices à Florence. Malheureusement, il est assez difficile de les mettre en rapport avec des détails appartenant à des compositions peintes. Seules peut-être la tête masculine, vue de profil en haut au centre droit, et la tête féminine, vue également de profil en haut à droite, peuvent être confrontées à des figures peintes. Mais cette confrontation ne signifie pas pour autant que ces têtes ont été dessinées pour servir directement à ces peintures. Ces figures se trouvent, pour la première, dans un tableau représentant Saint François recevant les stigmates, commandé pour l’église romaine delle Stimmate en 1715 (mais on retrouve le même type de visage sur un tableau bien antérieur représentant le Martyre de saint André, peint pour l’église romaine de Sant’Andrea delle Fratte vers 1707 – il s’agit bien entendu du visage du saint), et pour la deuxième, dans un tableau représentant la Bienheureuse Lucie de Narni enfant recevant des mains de la Vierge l’Enfant Jésus datant de 1715 (cathédrale de Narni). La tête de saint François d’Assise (et donc également de saint André) et celle de la Bienheureuse Lucie de Narni présentent de notables points communs physionomiques. Un dessin en particulier peut d’ailleurs être rapproché du profil masculin : il étudie un modèle comparable[1]. Mais le lien avec le tableau de l’église delle Stimmate est bien plus évident, d’autant plus que la main dessinée à proximité correspond à la main gauche du saint. Quant aux autres éléments dessinés, nous n’avons pu les mettre en correspondance avec des tableaux avérés du peintre. On peut simplement dire que la main dessinée en haut à gauche appartient vraisemblablement à une figure mariale ou à une sainte, tandis que celle reposant sur un globe est à relier à une composition religieuse montrant Dieu le Père.
Une question se pose néanmoins, même si aucun élément peint ne peut être mis en rapport avec certitude : Est-ce que ceux-ci ont été tracés en vue d’une seule et même peinture ? Cette interrogation surgit lorsqu’on confronte par exemple la main féminine tenant un éventail ouvert, qui semble plutôt relever d’un tableau profane, avec la main reposant sur un globe, qui incontestablement appartient à un tableau représentant une histoire sacrée.


[1] Passé en vente chez Christie’s New York, le 10 janvier 1996, lot 66.

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