Portrait d'homme
On sait que Girodet a été en relation vers 1804-1808 avec le fameux chirurgien des armées de l’empire, Dominique-Jean Larrey, fait baron en 1809. Le plus beau témoignage en reste le Portrait de Larrey, exposé par Girodet au Salon de l’an XII (1804) et conservé au Louvre (R.F. 1021). En 1806, Girodet avait aussi peint le portrait, aujourd’hui perdu de Mademoiselle Larrey, la fille du chirurgien, née en 1798. Il n’est donc pas impossible que Larrey ait été en possession de ce beau tableau assez mal étudié jusqu’ici.
Il paraît de toute façon nettement antérieur aux dates qui viennent d’être énoncées. La sensualité, les carnations, les glacis sur les joues, renvoient aux débuts de Girodet ou du moins aux années 1790. Il est par ailleurs difficile, en dépit de la mise en page avec la main droite dissimulée, de voir ici un autoportrait. La comparaison avec les effigies sûres de l’artiste, en particulier le célèbre Autoportrait au chapeau du musée de Versailles, échangé par Girodet avec celui de Gros en 1795 à Gênes, n’est guère probante. Le nez apparaît plus fort et surtout le dessin des lèvres aux commissures tombantes est assez différent.
Franche et immédiate, l’effigie de ce jeune homme au regard sombre tient aussi bien du portrait que de la figure d’étude. Vêtu d’un gilet gris, d’une chemise et d’une cravate rose, il tient comme accessoire une canne du XVIIIe siècle, dont le pommeau, une tête de griffon avec chaîne au bec, est en bronze ciselé ou en cuivre repoussé. Le fond neutre, la mise simple, la pose en figure d’expression donnent le sentiment d’un exercice d’atelier. Peut-être s’agit-il là du portrait d’un collègue de Girodet au Palazzo Mancini. L’œuvre daterait dans ces conditions du séjour italien de Girodet comme pensionnaire du roi à l’Académie de France à Rome (1790-1793).
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