Intérieur

[Cartels de l’exposition* Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949*, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]
Né en 1880 en Bavière, Hans Hofmann abandonne des études scientifiques pour se consacrer à la peinture. L’artiste part à Paris en 1904 noue des relations privilégiées avec les Fauves et se lie d’amitié avec Robert Delaunay. De retour en Allemagne en 1914, l’artiste ouvre une école d’art à Munich et se tient au contact des évolutions de l’Expressionnisme munichois, de Klee, Marc et surtout Kandinsky. Il s’installe à New York en 1932, où il ouvre sa propre école. Hoffmann expose pour la première fois à la Peggy Guggenheim Gallery en 1944.
L’année de création d’Intérieur correspond pour Hofmann à un retour en Europe après dix-huit années passées aux Etats-Unis. Intérieur est la synthèse de trois sources majeures : le fauvisme de Matisse, le cubisme de Picasso, l’expressionnisme d’un Kandinsky. La composition oscille en figuration et abstraction, et l’opposition stridente des couleurs complémentaires lui donne force et intensité. « Chaque mouvement dans l’espace libère un mouvement contraire. » Hans Hofmann bénéficie d’une exposition monographique à la galerie Maeght en 1949, l’année où il fait don au musée de ce tableau.
"L’exposition « Les Maîtres de l’Art Abstrait », 1949"
Dès le milieu des années 1930, Andry-Farcy a le dessein d’organiser une exposition autour de l’art abstrait. Il revient sur ce projet après-guerre, qu’il « souhaite ardemment mener à bien comme un couronnement de carrière ». Il désire que la manifestation soit accueillie à Paris dans un local d’envergure nationale, mais la Direction des Musées souhaite alors son départ à la retraite et décline le projet, finalement accueilli par la galerie d’Aimé Maeght, le plus grand marchand parisien d’art moderne de l’époque. La sélection des œuvres est confiée à Michel Seuphor, qui publie pour l’occasion L’Art abstrait. Ses origines, ses premiers maîtres. Ce projet permet à Andry-Farcy de découvrir une nouvelle génération d’artistes abstraits, réunis au sein de la seconde École de Paris. Il suscite des dons d’Hans Hartung, de Serge Poliakoff et du jeune Pierre Soulages – tout en introduisant l’expressionnisme américain avec Hans Hoffmann, preuve qu’Andry-Farcy réussit jusqu’à l’année de son départ du Musée des beaux-arts de Grenoble à introduire les tendances les plus innovantes de l’art de son temps.
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