(Sans titre)

Cette feuille virtuose avait été classée comme œuvre de l’école génoise du XVIIIe siècle avant d’être attribuée à Joseph Parrocel à partir de 1993. L’œuvre dessiné de ce dernier était encore relativement mal connu à cette date et l’énergie de ce combat d’hommes casqués pouvait faire songer en effet à certains aspects de la production de Joseph Parrocel, en particulier ses tableaux pour la Salle du Grand Couvert de l’appartement intérieur du roi à Versailles. Cependant, le contour des personnages et le traitement de l’anatomie ne relèvent pas de la manière de Joseph Parrocel mais sont caractéristiques, au contraire, d’un autre membre de la famille des Parrocel : Joseph-Ignace-François.
Dans ce combat d’hommes nus, dont le thème n’est pas sans évoquer la célèbre gravure d’Antonio Pollaiolo, l’élégance nerveuse des silhouettes et l’insistance sur l’articulation anatomique créent une composition à la fois solide et dynamique. La liberté dans l’usage de la plume et du lavis s’inspire d’un Guerchin ou d’un Castiglione. La chronologie stylistique de l’œuvre de Joseph-Ignace-François est encore incertaine mais on peut répartir la production de l’artiste en deux grandes époques : les encres les plus chargées comme celle-ci doivent dater de son séjour italien ; les lavis plus clair et les pierres noires rehaussées de craie dateraient de son retour à Paris.
Le verso montre une étude à la pierre noire d’un caractère très différent : on y voit les jambes nues d’une femme assise sur un rocher. La composition est rendue malheureusement peu lisible en raison de l’encre du dessin du recto dont l’acidité a brûlé le papier, laissant paraître le tracé sur l’autre face, à travers la feuille. Néanmoins, on notera l’élégance de la ligne et le travail des ombres de cette gracieuse étude.
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