Etude pour un autel du saint sacrement

Ciro FERRI
XVIIe siècle
Plume et encre brune, lavis d'encre brune et lavis d'encre gris-bleu, trait d'encadrement à la plume et à l'encre brune sur papier vergé crème contre-collé en plein sur un montage ancien
24,5 x 13,2 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1914 (lot 2942).

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Ciro Ferri fut le plus fidèle élève et assistant de Pierre de Cortone. Il perpétua sa manière et le fonctionnement de son atelier bien après sa mort. Et tout comme Pierre de Cortone, il fut non seulement peintre mais aussi architecte et concepteur de décors durables ou éphémères ainsi que d’objets. Nicodème Tessin le Jeune, lors de son séjour à Rome en 1687-1688, dit de lui qu’« il n’avait jamais rencontré un peintre qui était aussi talentueux dans le domaine de l’architecture. Il est tellement productif, tellement rapide et tellement inventif dans toutes sortes d’ornements qu’il n’avait jamais vu son pareil, excepté Mr. Le Brun, qui se rapproche de lui dans de telles inventions et fantaisies étranges ».
Le dessin de Grenoble appartient à cette dernière catégorie. Il prépare le dessein d’un autel destiné à conserver dans un tabernacle le saint sacrement. Deux anges ailés sont disposés de part et d’autre de ce tabernacle ; ils soutiennent un cadre ovale surmonté d’un ruban et entourant une surface vide. Il est à penser que ces anges, ainsi que le cadre et le ruban, sont des éléments qui devaient être ou qui ont dû ou pu être traduits en stuc. La matière stylistique graphique de ces anges est en tout cas fortement investie de stylèmes cortonesques, matière que l’on retrouve sur tous ses dessins. C’est bien entendu cette configuration stylistique qui a permis de donner ce dessin à Ferri.
L’œuvre architectural de Ciro Ferri ne contient pas de projet reprenant dans des termes exacts la disposition étudiée. On peut néanmoins citer des formes d’autels comparables qui jalonnent son œuvre, notamment celui qu’il conçut sur un dessin d’ensemble pour le chœur de l’église de S.Maria Maddelena dei Pazzi à Florence en 1676 connu par une gravure publiée en 1713. Sur l’autel majeur, l’on peut voir tout comme sur le dessin de Grenoble des anges, à la différence près que ceux-ci soutiennent un ostensoir. Ces anges ne furent pas réalisés pour le projet définitif finalement adopté. Pourrait-on envisager que ce dessin appartienne au dossier génétique de ce projet ? La question reste posée.

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