Paysage pastoral

Simon VAN DER DOES
XVIIe siècle
Lavis d'encre grise, aquarelle sur dessin sous-jacent à la pierre noire et au lavis d'encre grise sur papier vergé beige
16,8 x 23,1 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3548, n°1821).

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Actif à Amsterdam, Haarlem, La Haye et Anvers, Simon van der Does entre en 1683 dans la Confrérie Pictura de La Haye, fondée par son père Jacob van der Does. Ce dernier est plus connu que lui et figure parmi les importants peintres italianisants. Grand ami de Carel du Jardin, Jacob est surtout connu pour ses pastorales vigoureusement exécutées à la plume et au lavis[1]. On peut par exemple en citer une de lui, signée et datée de 1670, passée en vente en 1992[2].
Simon van der Does s’inspire des dernières oeuvres de son père. Mais contrairement à lui, Simon traite ses sujets pastoraux d’une manière plus pittoresque, comme le montre le dessin de Grenoble. Devant une ferme italienne, un berger veille sur son troupeau constitué de moutons, de vaches et d’une chèvre. On peut comparer cette oeuvre au Paysage avec une étable, dessiné aux lavis gris, brun et bleu, signé et daté de 1699 et conservé au département des arts graphiques du Louvre[3]. Simon van der Does dessine d’une manière très lâche et avec une grande douceur. Les couleurs de ses dessins augmentent le charme de ses compositions calmes et sereines. Le marchand, graveur et historien de l’art Christiaan Josi, dans sa Vie de Simon van der Does, affirme que les dessins coloriés sont très rares chez l’artiste et il ajoute : « Il n’a jamais visité l’Italie. Cependant, il a su représenter les sites de ce pays comme s’il avait été sur les lieux[4]. » Selon Houbraken, la situation financière de Simon van der Does semble avoir été délicate. À cause de son mariage considéré comme une mésalliance, l’artiste aurait perdu la faveur de la puissante famille De Graaf à laquelle il est apparenté, ce qui le contraint à quitter la Hollande et à s’installer en Flandre où il travaille pour des marchands[5]. Le biographe Johan van Gool était son élève.


[1] Voir par exemple galerie Boerner, Düsseldorf, Neue Lagerliste 91, 2e partie, 1989, n° 18, signé et daté de 1669.
[2] Vente Van Leeuwen, Christie’s, Amsterdam, 24 novembre 1992, n° 53.
[3] Musée du Louvre, Inv. 22.577.
[4] C. Josi, Vie de Simon van der Does, 1821-1827, II.
[5] Houbraken, 1721, III, p. 326-327.

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