Paysage pastoral

Actif à Amsterdam, Haarlem, La Haye et
Anvers, Simon van der Does entre en 1683
dans la Confrérie Pictura de La Haye, fondée
par son père Jacob van der Does. Ce dernier
est plus connu que lui et figure parmi les
importants peintres italianisants. Grand ami
de Carel du Jardin, Jacob est surtout connu
pour ses pastorales vigoureusement exécutées
à la plume et au lavis[1]. On peut par exemple en
citer une de lui, signée et datée de 1670, passée
en vente en 1992[2].
Simon van der Does s’inspire des dernières
oeuvres de son père. Mais contrairement à
lui, Simon traite ses sujets pastoraux d’une
manière plus pittoresque, comme le montre
le dessin de Grenoble. Devant une ferme
italienne, un berger veille sur son troupeau
constitué de moutons, de vaches et d’une
chèvre. On peut comparer cette oeuvre au Paysage
avec une étable, dessiné aux lavis gris, brun
et bleu, signé et daté de 1699 et conservé au
département des arts graphiques du Louvre[3].
Simon van der Does dessine d’une manière
très lâche et avec une grande douceur. Les couleurs de ses dessins augmentent le charme
de ses compositions calmes et sereines. Le
marchand, graveur et historien de l’art Christiaan
Josi, dans sa Vie de Simon van der Does,
affirme que les dessins coloriés sont très rares
chez l’artiste et il ajoute : « Il n’a jamais visité
l’Italie. Cependant, il a su représenter les sites
de ce pays comme s’il avait été sur les lieux[4]. »
Selon Houbraken, la situation financière de
Simon van der Does semble avoir été délicate.
À cause de son mariage considéré comme une
mésalliance, l’artiste aurait perdu la faveur de
la puissante famille De Graaf à laquelle il est
apparenté, ce qui le contraint à quitter la Hollande
et à s’installer en Flandre où il travaille
pour des marchands[5]. Le biographe Johan van
Gool était son élève.
[1] Voir par exemple galerie Boerner, Düsseldorf, Neue Lagerliste 91, 2e partie, 1989, n° 18, signé et daté de 1669.
[2] Vente Van Leeuwen, Christie’s, Amsterdam, 24 novembre 1992, n° 53.
[3] Musée du Louvre, Inv. 22.577.
[4] C. Josi, Vie de Simon van der Does, 1821-1827, II.
[5] Houbraken, 1721, III, p. 326-327.
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