Le Festin de Balthazar

Bartholomäus STROBEL
XVIIe siècle
146,5 x 174,5 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Dépôt de l'Etat en 1863 (collection Campana)
Localisation :
SA05 - Salle 05

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Témoignage original du maniérisme tardif, ce tableau attribué au peintre allemand Bartholomäus Strobel représente la scène tirée du récit biblique du Livre de Daniel qui relate l’histoire de Balthazar. Lors d’un banquet, ce fils présumé de Nabuchodonosor profana la vaisselle d’or et d’argent dérobée au temple de Jérusalem par son père. En réponse à cet outrage une main mystérieuse se détacha d’un mur pour tracer une inscription énigmatique qui, traduite par le prophète Daniel, put livrer son sens : Balthazar mourra et son royaume sera ruiné. La prophétie s’accomplira le lendemain avec l’assassinat du roi et la prise de possession de son royaume par Darius. Ce sujet assez rare en peinture permet à l’artiste de déployer ici tous les éléments d’un décorum luxueux de la vie de cour tels que des tentures théâtrales et une profusion d’objets précieux. La composition très colorée est nourrie d’une multitude de personnages qui assistent à ce banquet. En bout de table, Balthazar marque sa surprise en découvrant au fond de la salle l’annonce inquiétante qui marque son destin : « Mane, Thecel, Phares ». Le thème choisi ici témoigne d’un intérêt pour les prodiges et l’exotisme ainsi que d’un goût pour tout ce qui a trait aux merveilles de la nature. Le contraste marqué entre l’état de stupeur du souverain et les convives qui semblent ne s’être aperçus de rien permet au spectateur d’être le témoin privilégié de ce moment. Cette invitation est par ailleurs renforcée par le regard que lance vers l’extérieur le grand prince à la droite du tableau. Les riches effets picturaux, comme le scintillement artificiel de la lumière dorée et le rendu de la préciosité des étoffes, contribuent à faire de ce tableau un magnifique nocturne fantastique.

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