Adam et Eve

Philips KONINCK (attribué à)
XVIIe siècle
Plume et encre brune, trait d'encadrement à la plume et à l'encre brune en partie coupé sur papier vergé beige
12 x 13,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (dessins devant être exposés sur des cadres tournant autour d'un pivot, n°195)

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Autrefois conservé à Grenoble sous une attribution à Rembrandt, ce dessin est très proche de l’art de Philips Koninck, ainsi que nous l’a aimablement suggéré Jacques Foucart[1]. Cet artiste excelle surtout, comme son frère et premier maître Jacob Koninck, dans l’art du paysage – ses larges panoramas peints et dessinés figurent parmi les oeuvres hollandaises les plus célèbres et les plus recherchées –, mais il traite aussi les sujets d’histoire, le portrait et les scènes de genre. Sans pouvoir le définir avec plus de précision, l’art de Philips Koninck se révèle profondément marqué par Rembrandt, ainsi qu’en témoigne cette feuille.
Koninck est l’auteur d’une petite série de dessins autour du thème d’Adam et Ève. Quatre compositions sont aujourd’hui connues, deux à Brunswick, une au Louvre et une à Stockholm, datées vers 1662 par Werner Sumowski[2]. Sur le dessin exposé ici, Ève, la poitrine dénudée, présente la pomme à Adam. Le premier couple de l’humanité est assis au pied de l’arbre de la connaissance. Adam semble esquisser un geste de refus. Stylistiquement, le dessin se rapproche de la feuille de Stockholm représentant Adam et Ève après le péché originel : les quelques zones de hachures parallèles sont assez comparables mais trop de différences demeurent pour que nous puissions attribuer le dessin de Grenoble en toute certitude. La réduction à l’essentiel est admirable mais ne peut-on pas dire la même chose pour d’innombrables dessins de Rembrandt et de son école ?
La collection de Grenoble conserve encore deux autres dessins de l’école de Rembrandt. Une de ces feuilles, représentant Juda et Thamar, revient peut-être à Juriaen Ovens (MG D 1770) tandis que l’autre, montrant une femme qui pleure, a dû être exécutée par un élève actuellement non identifié (MG D 1767).


[1] Communication orale du 8 septembre 2013.
[2] Sumowski, 1982, VI, nos 1429-1432, pour le dessin de Stockholm, voir aussi cat. exp. Stockholm, 1992-1993, n° 184, repr.

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