Portrait de Louise Riesener
Dépôt du Musée du Louvre en 1973.
Considéré de son vivant comme l’un des plus grands portraitistes du XIXe siècle, Fantin-Latour déploie cette activité tout au long de sa carrière. Parallèlement à ses œuvres d’imagination, il éprouve le besoin de rester en contact avec le réel en peignant d’après modèle. Lors de sa présentation au Salon de 1880, ce tableau connaît un franc succès. Zola, qui rattache l’art de Fantin-Latour au naturalisme, y voit « une merveille de science ». La jeune femme représentée est la fille d’un cousin de Delacroix, le peintre Léon Riesener (1808-1878), ami de Fantin-Latour. Après la mort de son père, Louise Riesener, qui pratique également la peinture, est venue travailler chez Fantin-Latour. Assise de face, elle pose dans une attitude simple et naturelle. Sa tenue de deuil est sobre mais élégante, la dentelle blanche du nœud papillon et des poignets apportant une touche de fantaisie au noir profond de la robe. Rarement l’artiste a utilisé une palette aussi réduite en couleurs ; la blondeur de la chevelure et le rouge des lèvres sont à peine visibles. En l’absence de tout décor, la silhouette féminine se détache sur un fond uni brun clair qui contraste avec les teintes sombres des vêtements et les met en valeur. Dans ce jeu délicat des noirs et des gris, Fantin-Latour révèle son talent de coloriste et rivalise sur ce terrain avec ses contemporains Whistler et Manet. Une lumière latérale éclaire le visage et les mains aux formes modelées par un clair-obscur savamment dosé. La facture très soignée, rendue par de multiples touches superposées pour le tissu et de fins glacis pour les chairs, témoigne de l’observation scrupuleuse du peintre et de son constant souci d’exactitude. Cette vérité se lit également dans la physionomie du personnage, sa jeunesse, la rondeur de son visage et en même temps la gravité de son regard, l’absence de sourire, qui expriment une certaine mélancolie. Tout en respectant les règles classiques du portrait, un genre particulièrement prisé au XIXe siècle, Fantin-Latour introduit ici une part de modernité à travers son refus du superficiel au profit de la simplicité, voire de l’austérité.
Un autre regard
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Fraise, corset et manches bouffantes
Les collections du musée ne permettent pas de faire une histoire complète du costume. Mais, dans un monde d’images muettes, le vêtement fait partie de ces détails qui disent beaucoup.
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Le portrait au XIXe siècle
Le genre du portrait est particulièrement florissant dans l’art français au XIXe siècle. Les commanditaires changent et les artistes gagnent en indépendance.
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