Izoard
Apparu sur la scène artistique au début des
années 80, Philippe Favier s’est immédiatement
distingué des courants picturaux dominants
(graffitisme, Figuration libre, Trans-avant-garde)
par sa verve de conteur, sa délicatesse et son
humour. Privilégiant une échelle miniature,
pied de nez à une certaine grandiloquence
caractérisant l’art de l’époque, il développe,
à l’instar d’un écrivain sur sa feuille de papier,
un univers qui emprunte tant aux scènes
ordinaires du quotidien qu’au très vaste
répertoire de l’histoire de l’art, des danses
macabres médiévales aux féeries exotiques
des Orientalistes. Durant quelques années, il
adopte un mode très complexe de collage avant
de passer à une adaptation de la technique du
fixé sous verre. Il alterne, depuis, l’emploi de
supports tantôt transparents, comme le verre,
tantôt opaques, comme l’ardoise ou le carton,
et décline une thématique qui balance entre les
débordements narratifs et l’extrême retenue,
voire le presque rien.
Izoard représente le passage du Tour de France
cycliste par le col de l’Izoard dans les Alpes. Œuvre
caractéristique des débuts de l’artiste, elle est
réalisée à partir d’une multitude de figurines
dessinées sur papier, puis découpées et collées.
De ce monde en miniature on ne distingue tout
d’abord que le tracé en pointillés de deux lignes
parallèles et sinueuses. Si l’on regarde de plus près
une foule bigarrée apparaît, consciencieusement
rangée de part et d’autre d’une route sur laquelle
semblent peiner quelques rares cyclistes. La
modulation de l’échelle des personnages crée un
subtil effet de perspective et donne à la scène toute
sa profondeur. Une scène qui dépeint avec humour,
tendresse et une ineffable poésie, un fragment
de vie sociale autour d’un événement sportif
populaire.
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