Izoard

Philippe FAVIER
1981
64 x 49 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à l'artiste en 1982

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Apparu sur la scène artistique au début des années 80, Philippe Favier s’est immédiatement distingué des courants picturaux dominants (graffitisme, Figuration libre, Trans-avant-garde) par sa verve de conteur, sa délicatesse et son humour. Privilégiant une échelle miniature, pied de nez à une certaine grandiloquence caractérisant l’art de l’époque, il développe, à l’instar d’un écrivain sur sa feuille de papier, un univers qui emprunte tant aux scènes ordinaires du quotidien qu’au très vaste répertoire de l’histoire de l’art, des danses macabres médiévales aux féeries exotiques des Orientalistes. Durant quelques années, il adopte un mode très complexe de collage avant de passer à une adaptation de la technique du fixé sous verre. Il alterne, depuis, l’emploi de supports tantôt transparents, comme le verre, tantôt opaques, comme l’ardoise ou le carton, et décline une thématique qui balance entre les débordements narratifs et l’extrême retenue, voire le presque rien.
Izoard représente le passage du Tour de France cycliste par le col de l’Izoard dans les Alpes. Œuvre caractéristique des débuts de l’artiste, elle est réalisée à partir d’une multitude de figurines dessinées sur papier, puis découpées et collées. De ce monde en miniature on ne distingue tout d’abord que le tracé en pointillés de deux lignes parallèles et sinueuses. Si l’on regarde de plus près une foule bigarrée apparaît, consciencieusement rangée de part et d’autre d’une route sur laquelle semblent peiner quelques rares cyclistes. La modulation de l’échelle des personnages crée un subtil effet de perspective et donne à la scène toute sa profondeur. Une scène qui dépeint avec humour, tendresse et une ineffable poésie, un fragment de vie sociale autour d’un événement sportif populaire.

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