Brittany red stone circle

« Mon travail est en relation avec la vision,
le paysage, et le temps. Il y est question de
se déplacer à travers le paysage, et de faire
réellement des sculptures, probablement
temporaires, sur un parcours. » Depuis 1967,
date d’une œuvre fondatrice intitulée A Line
Made by Walking – une ligne droite tracée dans
l’herbe par le passage répété de l’artiste et fixée
ensuite par la photographie –, Richard Long
a installé son atelier dans la nature. Élève, de
1966 à 1968, d’Anthony Caro à la St. Martin’s
School of Art de Londres, Long appartient à
la génération d’artistes britanniques qui, à
l’instar d’Hamish Fulton, David Tremlett et
Barry Flanagan, ont profondément renouvelé
l’approche de la sculpture. S’inscrivant dans un
mouvement nommé plus tard Land art, Long
s’intéresse d’emblée au paysage, qu’il parcourt
inlassablement, à pied, en solitaire, et qui lui
offre un champ d’action vaste et des matériaux
simples : le bois, l’eau, la terre, la pierre. En
1964 déjà, il poussait une boule de neige dont
il photographiait l’empreinte restée au sol (A
Snowball Track), puis, en 1966, il traçait un cercle
dans le gazon (Turf Circle). À partir de 1968, de
l’Angleterre au Népal, de l’Alaska à l’Afrique,
Long arpente le monde, s’arrêtant dans des
lieux désertiques dont il capte l’esprit pour
concevoir des sculptures éphémères. Réalisées
à la main, à l’échelle humaine (à la différence des
œuvres monumentales du Earth art ou Land art
américain dont il se distingue), celles-ci reposent
sur des formes à la fois minimales et ancestrales :
le cercle, la ligne, la spirale, la croix.
En écho aux actions effectuées dans la nature,
Long expose dans les musées et les galeries
des œuvres faites avec les matériaux prélevés
dans les lieux de ses marches. C’est le cas ici
avec Brittany Red Stone Circle, réalisée avec des
pierres de Bretagne. Comme Carl Andre, Long
déploie la sculpture à même le sol. Il invite ainsi
le spectateur à se déplacer pour la découvrir et
à entrer en résonance avec le cheminement et
l’intervention en plein air du sculpteur. La forme
archétypale circulaire est récurrente dans le
vocabulaire de l’artiste, qui déclare : « Je pense
que le cercle appartient à tous les peuples de
tous les temps. Il est universel et atemporel,
comme l’image d’une main humaine. Pour moi,
c’est ce qui fait en partie son pouvoir émotionnel,
bien qu’il n’y ait rien de symbolique ni de
mystique dans mon travail. »
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