Brittany red stone circle

Richard LONG
1978
diamètre: 380 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie Yvon Lambert en 1978
Localisation :
SA54 - Salle 54

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« Mon travail est en relation avec la vision, le paysage, et le temps. Il y est question de se déplacer à travers le paysage, et de faire réellement des sculptures, probablement temporaires, sur un parcours. » Depuis 1967, date d’une œuvre fondatrice intitulée A Line Made by Walking – une ligne droite tracée dans l’herbe par le passage répété de l’artiste et fixée ensuite par la photographie –, Richard Long a installé son atelier dans la nature. Élève, de 1966 à 1968, d’Anthony Caro à la St. Martin’s School of Art de Londres, Long appartient à la génération d’artistes britanniques qui, à l’instar d’Hamish Fulton, David Tremlett et Barry Flanagan, ont profondément renouvelé l’approche de la sculpture. S’inscrivant dans un mouvement nommé plus tard Land art, Long s’intéresse d’emblée au paysage, qu’il parcourt inlassablement, à pied, en solitaire, et qui lui offre un champ d’action vaste et des matériaux simples : le bois, l’eau, la terre, la pierre. En 1964 déjà, il poussait une boule de neige dont il photographiait l’empreinte restée au sol (A Snowball Track), puis, en 1966, il traçait un cercle dans le gazon (Turf Circle). À partir de 1968, de l’Angleterre au Népal, de l’Alaska à l’Afrique, Long arpente le monde, s’arrêtant dans des lieux désertiques dont il capte l’esprit pour concevoir des sculptures éphémères. Réalisées à la main, à l’échelle humaine (à la différence des œuvres monumentales du Earth art ou Land art américain dont il se distingue), celles-ci reposent sur des formes à la fois minimales et ancestrales : le cercle, la ligne, la spirale, la croix.
En écho aux actions effectuées dans la nature, Long expose dans les musées et les galeries des œuvres faites avec les matériaux prélevés dans les lieux de ses marches. C’est le cas ici avec Brittany Red Stone Circle, réalisée avec des pierres de Bretagne. Comme Carl Andre, Long déploie la sculpture à même le sol. Il invite ainsi le spectateur à se déplacer pour la découvrir et à entrer en résonance avec le cheminement et l’intervention en plein air du sculpteur. La forme archétypale circulaire est récurrente dans le vocabulaire de l’artiste, qui déclare : « Je pense que le cercle appartient à tous les peuples de tous les temps. Il est universel et atemporel, comme l’image d’une main humaine. Pour moi, c’est ce qui fait en partie son pouvoir émotionnel, bien qu’il n’y ait rien de symbolique ni de mystique dans mon travail. »

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