Guitare

Georges BRAQUE
1912
24 x 34,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don Marius de Zayas en 1943

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[Cartel de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]

« Braque le Patron », comme aimait à l’appeler Jean Paulhan, est à l’origine d’une oeuvre d’une grande profondeur, incessante quête tactile et spirituelle de l’espace. Né dans une famille de peintres en bâtiment à Argenteuil, l’artiste côtoie un temps les Fauves avant de former aux côtés de Picasso la célèbre « cordée cubiste » et de fonder le mouvement du même nom.
Guitare, peinte en 1912, illustre le passage du cubisme analytique véritable décomposition du réel aux confins de l’abstraction du cubisme synthétique et marqué par l’adjonction de lettres, ou de papiers collés. Sur un petit tableau de format ovale est figurée en de fins tracés une guitare, résumée à une simple caisse de résonance. En transparence, comme s’imbriquant dans l’instrument, une partition et une page de journal présentant le mot tronqué STAL viennent équilibrer la composition très resserrée et réduite à un camaïeu de beiges et de bruns. Le tableau condense ici plusieurs particularités formelles : le format ovale apparu en 1910 dans Femme à la mandoline, et les éléments typographiques appliqués au pochoir observés pour la première fois dans Le Portugais (Kunstmuseum, Bâle). « La guitare est la madone de Braque » disait Juan Gris, affirmant l’étroite connivence du maître avec la musique. L’espace clos et la palette assombrie confirment enfin la nature tant mélancolique que métaphysique de la peinture de Georges Braque.

Un autre regard

  • Autour du cubisme

    L'invention du cubisme par Picasso et Braque entre 1907 et 1914 fut déterminante pour l'évolution de l'art moderne.

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