Guitare

[Cartel de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]
« Braque le Patron », comme aimait à l’appeler Jean
Paulhan, est à l’origine d’une oeuvre d’une grande profondeur,
incessante quête tactile et spirituelle de l’espace. Né dans une
famille de peintres en bâtiment à Argenteuil, l’artiste côtoie
un temps les Fauves avant de former aux côtés de Picasso
la célèbre « cordée cubiste » et de fonder le mouvement du
même nom.
Guitare, peinte en 1912, illustre le passage du cubisme
analytique véritable décomposition du réel aux confins de
l’abstraction du cubisme synthétique et marqué par l’adjonction
de lettres, ou de papiers collés. Sur un petit tableau de format
ovale est figurée en de fins tracés une guitare, résumée à
une simple caisse de résonance. En transparence, comme
s’imbriquant dans l’instrument, une partition et une page de
journal présentant le mot tronqué STAL viennent équilibrer la
composition très resserrée et réduite à un camaïeu de beiges
et de bruns. Le tableau condense ici plusieurs particularités
formelles : le format ovale apparu en 1910 dans Femme à
la mandoline, et les éléments typographiques appliqués au
pochoir observés pour la première fois dans Le Portugais
(Kunstmuseum, Bâle). « La guitare est la madone de Braque »
disait Juan Gris, affirmant l’étroite connivence du maître avec la
musique. L’espace clos et la palette assombrie confirment enfin
la nature tant mélancolique que métaphysique de la peinture de
Georges Braque.
Un autre regard
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Autour du cubisme
L'invention du cubisme par Picasso et Braque entre 1907 et 1914 fut déterminante pour l'évolution de l'art moderne.
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