Les Boxeurs

Vicente DO REGO MONTEIRO
1927
130 x 132,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à l'artiste en 1928
Localisation :
SA35 - Salle 35

Voir sur navigart

[Cartels de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]

Peintre, sculpteur, dessinateur, poète, Vicente do Rego Monteiro a passé presque toute sa vie en France. Ses liens avec le milieu artistique parisien font de lui l’un des premiers passeurs des idées avant-gardistes européennes au Brésil. Très jeune, il séjourne de 1911 à 1914 à Paris où il suit les cours de peinture et de sculpture de l’Académie Julian, découvre les Ballets russes et le cubisme. De retour à Paris en 1921, il entame ses années les plus créatives durant lesquelles Léonce Rosenberg l’invite à rejoindre les artistes de sa galerie.
Les Boxeurs témoignent de la maturité de l’artiste et de l’originalité de son style. La composition, d’une grande efficacité, repose sur l’agencement des corps des trois protagonistes. D’une netteté parfaite, le dessin, descriptif jusqu’au moindre détail, n’admet aucun accident. Chorégraphique, le combat conjugue grâce et puissance. En choisissant un instant où les boxeurs s’affrontent sans violence, à travers des gestes mesurés et sous le regard attentif de l’arbitre, l’auteur présente ce sport dans toute sa noblesse. Proche de la fresque cette peinture est également une remarquable illustration du style art déco alors en plein épanouissement.


"Les écoles internationales sous Andry-Farcy"

Si le Musée du Jeu de Paume à Paris, ouvert de 1922 à 1939, est dédié aux « écoles étrangères contemporaines », la politique volontariste de Grenoble en faveur des créateurs originaires de pays étrangers fait figure d’exception dans le reste du paysage institutionnel français. Andry-Farcy s’intéresse notamment aux réalismes pluriels qui se développent dans la capitale. Les brésiliens installés en France, figures du mouvement de l’anthropophagie, Tarsila do Amaral et Vicente Do Rego Monteiro, font leur entrée au musée en 1928. La scène slave exilée, à laquelle Andry-Farcy voulait consacrer une galerie au même titre que les artistes belges, italiens et allemands, est aussi particulièrement bien représentée, des plus célèbres Marc Chagall et Chaïm Soutine à des figures aujourd’hui méconnues, comme les russes Vassily Schoukhaeff ou le polonais Josef Tadeusz Makowski.
Cette entreprise d’ouverture, d’autant plus courageuse dans un contexte de montée en puissance des nationalismes, sera reprochée à Andry-Farcy par la presse locale conservatrice qui le fustige de ne pas se concentrer sur les artistes dauphinois, critique qui sera reprise sous le régime de Vichy et comptera certainement dans son arrestation par la Gestapo.

Un autre regard

  • La figuration jusqu’aux années 50

    L’art moderne, à l’image de son siècle, porte la marque de transformations profondes et de changements d’intentions décisifs de la part des artistes.

Découvrez également...