Etude de trois figures

David II TENIERS LE JEUNE
XVIIe siècle
Graphite sur papier vergé beige oxydé
14,7 x 16,6 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don d'un souscripteur anonyme en 1801 (an IX)

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Le dessin figure parmi les premières oeuvres graphiques acquises au moment de la création du musée en 1798. Ce noyau initial de la collection a été très malmené au début du XIXe siècle et peu de dessins rassemblés par le premier conservateur Louis-Joseph Jay subsistent encore aujourd’hui[1].
David Teniers esquisse ici trois personnages au graphite. Un homme porte un plateau, un garçon tient son chapeau à la main et un vieillard est assis sur une chaise, les deux bras levés. Deux des personnages sont proches d’un tableau de l’artiste, La Fête aux chaudrons, daté de 1646 et conservé dans la collection du duc de Bedford à Woburn Abbey[2]. Le sujet évoque un fameux pèlerinage populaire à Ekeren, dans les environs d’Anvers, organisé pour l’adoration d’une croix. Ensuite, les pauvres étaient nourris, ce qui assurait le succès populaire de cet événement. Le garçon au centre du dessin est légèrement différent dans la composition peinte qui le montre plus de profil. Son chapeau à la main, il fait partie d’un groupe de citoyens prospères, peut-être les bienfaiteurs de cette procession et commanditaires du tableau. L’homme à droite sur le dessin prépare le vieillard qui distribue des petits drapeaux pour commémorer le pèlerinage et gagne ainsi quelques sous.
Le peintre de cour David Teniers illustre souvent dans son oeuvre l’harmonie qui existe entre les différentes couches de la société flamande ainsi que la richesse du pays. Héritier lointain du grand Pieter Brueghel l’Ancien – en 1637, il se marie avec sa petite-fille Anna –, il met tout son art au service des Habsbourg et occupe à Bruxelles les fonctions de peintre de cour et de conservateur de leurs riches collections. En 1663, il est même anobli après avoir acheté une maison de campagne à Perk. On est loin ici des interrogations posées par Brueghel dans ses tableaux face à la terrible situation des Pays-Bas de son époque. Chez Teniers, presque un siècle plus tard, les conflits sont enfin apaisés et les Flandres respirent le bonheur de vivre.


[1] Voir Lagier, 2010, p. 11-12.
[2] Voir cat. exp. Karlsruhe, 2005, n°48, repr.

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