Espace rythmé selon le plan

[Cartel de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]
En 1912, Albert Gleizes publie avec Jean Metzinger Du Cubisme, un ouvrage dans lequel les deux peintres théorisent le mouvement élaboré par Braque et Picasso, et qui a fait encore scandale en 1911 au Salon des Indépendants. Les recherches de Gleizes, qui s’intéresse tout particulièrement à la question de la temporalité, le conduisent à une peinture fondée sur le rythme. En 1922, l’artiste écrit : « Peindre, c’est animer une surface plane, animer une surface plane, c’est en rythmer l’espace. » De 1915 à 1919, Gleizes vit à New York. Saisi par le dynamisme de la métropole américaine, il réalise des oeuvres traduisant la vie trépidante des temps modernes. À son retour à Paris, Gleizes travaille à l’un de ses projets les plus ambitieux : la réalisation d’une décoration murale destinée à la gare de Moscou, ville où il avait exposé en 1910 puis en 1913. Il exécute de nombreuses études mais le projet n’aboutira pas. Donné au musée par l’artiste en 1927, Espace rythmé selon le plan est l’étude la plus achevée de ce projet monumental. Gleizes explore ici les possibilités dynamiques de la peinture plane et crée un paysage de gratte-ciel en juxtaposant et superposant des plans géométriques. Suivant le concept de simultanéité cher au cubisme, profils et faces mais aussi visions nocturne et diurne, marquées par les contrastes bleu-jaune et noir blanc, cohabitent ici. La composition suit déjà les lois de « translation » et de « rotation » de plans que Gleizes s’apprête à théoriser en 1923.
Un autre regard
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Autour du cubisme
L'invention du cubisme par Picasso et Braque entre 1907 et 1914 fut déterminante pour l'évolution de l'art moderne.