Nature morte aux pastèques, vases et tapis

Georgette AGUTTE
1912 - 1914
100 x 120 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs Agutte-Sembat en 1923
Localisation :
SA24 - Salle 24

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[Cartels de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]

Épouse de Marcel Sembat, homme politique de la Troisième République, critique d’art et collectionneur, Georgette Agutte est une artiste dont l’oeuvre se ressent fortement à ses débuts de l’influence des impressionnistes, avant de subir l’ascendant de Matisse.
La leçon du chef de file du fauvisme est particulièrement sensible dans cette Nature morte aux pastèques, vases et tapis de 1912-1914, qui n’est pas sans rappeler sa Nature morte en rouge de Venise de 1908, exposée cette année-là au Salon d’Automne. On y retrouve un tapis d’Orient aux coloris chatoyants et des objets posés dessus en équilibre précaire, dans une vue en plongée. La céramique, les pastèques et le tapis chamarré sont choisis ici pour leur caractère exotique et ornemental. Le choix d’un support original, le fibrociment, dont la surface rugueuse est utilisée sans préparation, confère à ces grandes plages de couleurs une évidente franchise de ton et une certaine matité.


**Le legs Agutte-Sembat ** :

« Visite rapide, enthousiasme difficile à contenir devant de telles œuvres, même dans cette maison fermée après décès. C’est qu’il y avait là des œuvres inouïes, de nombreux Matisse, des Rouault, Marquet, Van Dongen, Signac, Vuillard, Vlaminck, Derain, devant lesquels il était impossible de garder une impersonnelle réserve de platonique savoir-vivre. ».
Tels sont les mots écrits par Andry-Farcy pour décrire la collection qu’il découvre dans la maison des Agutte-Sembat après le décès tragique du couple en 1922.
Marcel Sembat, député socialiste de Paris, et son épouse, l’artiste Georgette Agutte, constituent au cours des deux premières décennies du XXe siècle l’une des plus significatives collections d’œuvres d’art néo-impressionniste et liées au fauvisme. Grâce à la volonté d’Andry-Farcy et au soutien de Paul Mistral, maire de Grenoble, un legs est acté en faveur du musée. Comportant 66 peintures, 74 œuvres d’art graphique, 22 céramiques, 12 sculptures et 3 tapisseries, ce legs constitue le premier grand « coup » d’Andry-Farcy conservateur. Lors de l’inauguration de deux salles dédiées au legs en 1924, le journal La République de l’Isère qualifie les œuvres de « produits de l’inconscience moderne ». Le reste de la presse régionale et nationale salue l’initiative, qui assoit le Musée des beaux-arts de Grenoble comme premier musée d’art moderne en France.
En 1995, le legs Agutte-Sembat est enrichi par celui de Pierre Collart, neveu et héritier du couple, qui rend ainsi la collection originelle quasi complète.

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