Portrait de Jean Pupil de Craponne
Nicolas de Largillière est considéré comme l’un des plus grands peintres du règne de Louis XIV et de la Régence. Excellent portraitiste, il aurait réalisé plus de mille effigies de ses contemporains. Il rivalisa dans ce genre avec Hyacinthe Rigaud qui avait cependant une clientèle quelque peu différente de la sienne. Largillière a plutôt peint des parlementaires, des financiers et des grands bourgeois alors que Rigaud satisfaisait les commandes du roi et des membres de la cour. Ce goût nouveau pour le portrait résulte d’une évolution dans une société où la bourgeoisie est en pleine ascension. Largillière, réputé pour sa représentation fidèle du modèle, accorde une place primordiale à la vérité psychologique. Jean Pupil de Craponne, gentilhomme de la Grande Vénerie de France et seigneur dans le Lyonnais, est une personne d’âge mûr et de belle prestance. Devant un fond bleu nuit et des frondaisons aux rousseurs d’automne, le peintre le décrit avec une expression mi-sérieuse mi-amusée, le regard plein d’esprit. Placé dans une posture très simple, il est présenté à mi-corps, la tête ornée d’une impressionnante perruque cendrée et le corps vêtu d’un ample manteau brun-doré qui dissimule ses mains. La virtuosité de la touche, large et épaisse, la qualité des couleurs, chaudes et lumineuses, et la grande liberté de facture font de ce tableau l’un des plus brillants portraits masculins du peintre, un chef-d’œuvre du genre. Le musée de Grenoble possède également de la main de Nicolas de Largillière un portrait de femme, Elisabeth de Beauharnais, ainsi que deux natures mortes aux perdrix.
Un autre regard
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La collection XVIIIe siècle
La collection de peintures du XVIIIe siècle comporte essentiellement des œuvres françaises, mais également un bel ensemble de peintures italiennes.