(Sans titre)

Mario MERZ
1960
79,5 x 60 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat en 2013, avec la participation du FRAM

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Figure de proue de l’Arte povera en Italie dans les années 60, Mario Merz élabore une œuvre d’une grande force d’expression, autour de quelques motifs récurrents : l’igloo, la table, la spirale, la progression numérique dite suite de Fibonacci, les animaux… Ces éléments ont enrichi au fil des années un vocabulaire formel qu’il décline tant dans le registre du dessin et de la peinture que dans celui de la sculpture. D’une simplicité et d’une évidence souvent troublantes, ils recouvrent des données à la fois symboliques et métaphysiques.
La première période de son œuvre, de 1945 à 1965, est uniquement consacrée à la peinture. Ainsi qu’il le confie, c’est dans les geôles fascistes à Turin en 1945 qu’il exécute son premier dessin, le portrait de son compagnon de cellule, « un homme avec une grande barbe rouge ». De ce visage initial, premier, semble découler toutes les autres figures que Mario Merz réalisera par la suite. Des figures débarrassées des caractéristiques particulières du portrait et qui, telles des icônes, prennent une dimension universelle. Icônes terribles et dérangeantes de l’homme du XXe siècle tiraillé entre ses origines « naturelles » et un monde en pleine mutation, que les horreurs de la Seconde Guerre mondiale ont durablement traumatisé. C’est cette figure infigurable – défigurée ? – que donne à voir ce visage inquiétant et douloureux. Il constitue la part d’ombre de l’auteur, le visage qui n’a cessé de le hanter.

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