Homme drapé couché

Philippe-Auguste HENNEQUIN
XVIIIe siècle
11,8 x 21,6 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3549, n°578).

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Depuis la monographie raisonnée consacrée à l’œuvre de Philippe-Auguste Hennequin par Jérémie Benoît (1994), l’œuvre singulier de cet artiste, fortement engagé dans la Révolution, a été considérablement réévalué. Parallèlement à la restauration de ses rares peintures, comme Les Remords d’Oreste (Paris, musée du Louvre), un nombre non négligeable de nouveaux dessins a refait surface [1]. A ces derniers, nous ajoutons ici trois feuilles inédites, entrées dans la collection de Grenoble grâce à Léonce Mesnard. Deux de ces études (MG 1720 et MG D 2718), étaient correctement classées sous le nom de l’artiste alors que la troisième (MG 2011-0-99), montrant un homme drapé couché, avait été déclassée dans le fonds « vrac ».
Hennequin se forme dans sa ville natale de Lyon avant d’intégrer à Paris l’atelier de David en 1780. Ce dernier rentre tout juste de Rome et le jeune Lyonnais est l’un de ses premiers élèves avec Wicar. Entre 1784 et 1790, le peintre séjourne à Rome. Contraint de quitter la ville à cause de ses activités maçonniques, il rentre à Lyon où il participe activement à la Révolution. Compromis par ses idées jacobines, il doit quitter la ville. L’apogée de la carrière artistique d’Hennequin se situe entre 1795 et 1806, alors que le peintre s’est de nouveau installé à Paris. Bien plus que pour sa peinture, c’est surtout par l’originalité de son style graphique que l’artiste se distingue aujourd’hui.
Les deux études de figures, présentées ici, offrent une belle illustration de l’originalité de l’artiste dans son interprétation des motifs antiques. Le style graphique et la vision plate adoptés par le dessinateur ne permettent pas à première vue de savoir si ces motifs sont des copies ou des inventions. Le personnage drapé couché pourrait être l’interprétation d’un dieu fleuve ou d’un portrait funéraire sur un sarcophage. En grande partie réalisé au lavis, il se singularise dans l’œuvre de l’artiste, surtout composé aujourd’hui de dessins à la plume très graphiques, comme la figure couchée de l’Amour. Ce dernier est montré selon une iconographie courante depuis le XVIIe siècle en plein sommeil. Prenant sa source en Italie, ce « style linéaire », dont les sources sont à chercher aussi bien dans l’étude des antiques que dans le renouveau d’intérêt pour les vases grecs et les primitifs italiens, se rencontre chez de nombreux artistes comme Wicar, Meynier (MG D 2625 et 2626) ou Montagny (MG 2011-0-100, 101 et 103).


[1] Signalons en particulier la découverte d’un important nombre de grands dessins à l’Université de Liège. Ces derniers seront prochainement publiés par David Bronze, qui mène actuellement l’étude complet de ce fond.

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