Femme assise au torse dénudé

Claude II AUDRAN dit Claude AUDRAN LE JEUNE
XVIIe siècle
43,7 x 18 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Mode et date d'entrée inconnus (probablement collection L. Mesnard).

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Classé parmi les anonymes, le dessin nous semble de Claude II Audran, collaborateur de Charles Le Brun dès les années 1660, et dont l’œuvre et l’activité, éclipsées par la célébrité du maître, ont perdu leur identité, malgré une biographie établie par Guillet de Saint-Georges. Grâce à l’article de Patrick Reuterswärd (1964), le style d’Audran dessinateur est mieux connu : l’artiste schématise ses figures, privilégiant les effets de contrastes appuyés comme le montrent, par exemple, La Décollation de saint Jean-Baptiste (Paris, BnF, département des Estampes), dessin pour son May de 1674, conservé au musée du Louvre, Les Offrandes faites à Diane (Paris, musée du Louvre), étude préparatoire pour un dessus de porte du salon de Diane au château de Versailles, salon auquel Audran travaille en 1679 et 1680 (Milovanovic, 2005, p. 112, fig. 30 ), ou encore le dessin sur le même thème conservé au Musée Atger à Montpellier (cat. exp. Paris, 1993, p. 268, n°139 repr.).
On retrouve cette simplification des formes dans la figure de Grenoble où Audran s’attache principalement au rendu du drapé: la main du modèle est esquissée de manière grossière, la jambe est épaisse, le profil réduit à son strict minimum et cette manière est proche du faire de François Verdier, autre collaborateur de Charles Le Brun. De récentes découvertes ont redonné corps à l’œuvre peint de Claude Audran : à son morceau de réception, La Cène, conservée au musée des beaux-arts de Caen (cat. exp. Les peintres du roi 1648-1793, 2000, p. 233, R. 86 repr.), sont venus s’ajouter deux tableaux conservés dans des églises parisiennes, l’Apothéose de saint Gaétan de Thiene et La Multiplication des pains ainsi que La Dernière communion de saint Denis (Toulouse, musée des Augustins ; Le Pas de Sécheval, 2002, p.52, fig. 1, p. 54, fig. 2, p. 56, fig. 4) ; l’artiste, ayant intégré le langage monumental de Charles Le Brun, fait preuve d’originalité dans l’agencement des groupes, le goût de certains détails et le choix des coloris.
La figure du dessin de Grenoble peut être comparée à celle de Vénus dans Vénus recevant de Vulcain les armes d’Enée, dessus-de-cheminée réalisé pour l’appartement des Bains à Versailles en 1677, conservé aujourd’hui au musée de Narbonne (Schnapper, 1969, p. 98, fig. 11): si l’attitude de la déesse n’est pas identique, sa silhouette en est fort proche.

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