La Mort d'Abel

Louis Joseph JAY
XVIIIe siècle
19 x 22,5 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Achat par la Ville de Grenoble à Vienne lors de la vente du peintre Zacharie, élève de Jay, en 1899

Voir sur navigart

Comme bien d’autres fondateurs de musées français pendant la période révolutionnaire, Jay était avant tout un praticien. Sa carrière artistique débute à Montpellier où il enseigne le dessin à l’Académie des beaux-arts de 1787 à 1795. C'est à cette occasion qu'il se lie d'amitié avec Jacques-Augustin Pajou (1766-1828), le fils du sculpteur, qui réalisera plus tard son portrait peint (MG 192). De retour à Grenoble en 1796, Jay est chargé d'inventorier les œuvres saisies dans le département de l'Isère. A la même époque, il est nommé le 16 mars 1796 professeur de dessin à la toute nouvelle école centrale de l’Isère, installée dans l’ancien collège des Jésuites de la ville. Investi par sa fonction Jay, déploie toute son énergie pour mettre en place une pédagogie à la fois pratique et intellectuelle. Il commence alors à réunir un matériel d’étude destiné à servir d’exemple à ses jeunes élèves dont le plus célèbre n’était autre que le jeune Stendhal. A partir de 1797, il milite activement pour la création d’un Museum à Grenoble, projet qui aboutira définitivement en 1800 après quelques difficultés. Le conservateur ne manque pas d’idées pour enrichir la collection municipale. Il regroupe à Grenoble les saisies révolutionnaires du département, vient à Paris et négocie le dépôt par l’état d’œuvres de très grande qualité, lance des souscriptions auprès des notables grenoblois pour l’achat d’œuvres et suscite les dons de ces mêmes particuliers. C’est ainsi que se constitue l’essentiel du premier fonds d’arts graphiques du musée. Les quelques feuilles, encore conservées aujourd’hui de ce noyau primitif (MG 242 et MG 243), montrent un goût pour les grands dessins plutôt achevés qui pouvaient servir à l’instruction des jeunes élèves de l’école de dessin.
La Mort d’Abel, acquise par le musée en 1899, met en avant l’adhésion de Jay à l’art néoclassique de la fin du XVIIIe siècle. D’une assez belle qualité, l’œuvre se caractérise par une écriture rapide et nerveuse. La composition est classique et témoigne de l’observation attentive des modèles canoniques de la Renaissance et du XVIIe siècle. L’œuvre de Jay étant presque totalement méconnue, il est pour l’heure prématuré de proposer une datation pour ce dessin.

Découvrez également...

  • Johan Barthold JONGKIND

    Palette

    XIXe siècle
  • Asie, Chine, Jiangxi, Fours de Jingdezhen

    Bol

    XIXe siècle
  • Anonyme

    Tête d'homme barbu

    XIXe siècle