L'Assomption de la Vierge

Philippe de CHAMPAIGNE
vers 1638
Huile sur toile
354 x 179 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Envoi de l'Etat en 1799
Localisation :
SA08 - Salle 08

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Originaire des Flandres, Philippe de Champaigne arrive en France en 1621 et devient le peintre officiel de Marie de Médicis puis de Louis XIII et de Richelieu. Le thème de l’Assomption, c’est-à-dire l’ascension de la Vierge portée au ciel par les anges trois jours après sa dormition, est cher à la Contre-Réforme et se répand rapidement pendant la première moitié du XVIIe siècle. Il est emprunté à la Légende Dorée de Jacques de Voragine.
Philippe de Champaigne en a donné pas moins de treize versions au cours de sa carrière. Celle-ci a été commandée à l’artiste par Léon le Bouthillier, conseiller au Parlement de Paris très proche des jansénistes, pour orner la chapelle de la Vierge dans l’église de Saint-Germain l’Auxerrois. Cette église, qui se trouve en face de la colonnade du Louvre, deviendra la paroisse des artistes quand ceux-ci seront logés dans le palais, après la création de l’Académie en 1648. Les apôtres, cantonnés dans la partie inférieure du tableau, découvrent le tombeau vide de la Vierge et manifestent chacun à leur manière leur surprise au spectacle de sa gloire. Leurs visages, leurs gestes et leurs drapés se combinent pour parvenir à rendre l’expression des passions. Philippe de Champaigne reprend un schéma fixé par Rubens pour l’église des Carmes à Bruxelles en 1616. Mais la composition est ici moins virevoltante, servie par une géométrie secrète qui partage l’espace en deux registres distincts, celui terrestre des apôtres, inscrit dans un carré, et celui céleste de la Vierge et des anges, contenu dans un triangle pointé vers le bas. Une coulée de lumière dorée vient assurer le lien entre ces deux mondes. Usant de bleus acides et d’oranges vifs, de verts sombres et de rouges intenses, l’artiste joue savamment sur les contrastes de couleurs complémentaires pour conférer à son œuvre une étonnante puissance chromatique. Le métier flamand de l’artiste se lit par ailleurs dans l’attention portée au paysage, rochers, arbre et nuages, et à la sensualité des étoffes.

Un autre regard

  • France / XVIIe siècle

    Au moment où l'Europe entre en pleine période de Contre Réforme, les tableaux religieux deviennent des supports de dévotion, mais aussi de persuasion.

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