Endless Through a Glass-House Looking
(Contemplation interminable de la maison de verre)

Transfert de propriété au Musée de Grenoble en 2008.
Considérée comme une critique caustique de
la société américaine de son époque, l’œuvre
d’Edward Kienholz est avant tout, selon l’artiste
lui-même, un commentaire dont le but est
de pousser le spectateur à réfléchir sur sa
condition et sur le monde dans lequel il vit. Né
dans une famille de fermiers, Kienholz exerce
pendant une dizaine d’années plusieurs métiers
(infirmier, électricien, étalagiste, garagiste…),
avant de s’installer en 1952 à Los Angeles où
il réalise ses premiers assemblages abstraits
à partir de matériaux de récupération : bois,
plastiques et autres ferrailles, reliefs peints
intégrant progressivement des objets entiers
qui annoncent l’esthétique du Pop art ou
du Nouveau réalisme. C’est à partir de 1960
que l’artiste construit ce qu’il nomme des
« tableaux » : des décors entiers avec des
personnages grandeur nature, véritables miroirs
de l’envers du rêve américain. Ainsi de l’œuvre
Roxy’s, reconstitution corrosive du fameux
bordel de Las Vegas dont la présentation
en 1961 fit scandale, ou de nombreux
environnements mettant en scène des univers
banals ou inquiétants sur un mode sarcastique :
chambre à coucher, hôpital psychiatrique,
bar, vernissage, où des mannequins portent à
la place du visage un objet incongru, signe de
déchéance ou d’obsession.
L’œuvre du musée appartient à une série
réalisée sur le thème de la femme-objet, de
la violence sexuelle, du voyeurisme et de la
solitude. Dans une structure en métal galvanisé,
simulacre d’un intérieur misérable pourvu d’un
tapis, d’une table avec napperon brodé, vase
de fleurs, assiette et verre de vin, une femme
se regarde dans un miroir. Mais son visage
est remplacé par un phare de voiture dont
l’éclairage aveuglant évoque l’impossibilité
de toute introspection. Elle apparaît alors
comme prisonnière d’un quotidien aliénant,
cage dont le goéland au bec muselé et aux
plumes engluées – comme son corps peint –
est le symbole. L’installation est d’autant
plus troublante qu’elle place le spectateur
en position de voyeur, la structure-vitrine
lui permettant de regarder par un œilleton.
Il réalise alors que sa vision a été faussée : le
miroir est en fait une cloison en plexiglas et le
reflet un deuxième mannequin. Si le face à face
de la femme est illusoire, le voyeurisme est, lui,
tourné en dérision.
Un autre regard
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Les feux de l'amour
L’amour ? Moteur de l’homme, il guide souvent l’artiste. Qu’il s’inspire des amours mythiques ou de ses propres passions, le peintre illustre souvent l’état amoureux.
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