Portrait de Marcel Bisiaux

[Cartel de l’exposition De Picasso à Warhol - Une décennie d’acquisitions, musée de Grenoble, 7 mai- 31 août 2015]

Poète, acteur, metteur en scène, Antonin Artaud est l’une des plus grandes figures littéraires et artistiques du XXe siècle. Admis comme acteur dans la compagnie de Jacques Dullin, il participe à la révolution surréaliste. Auteur du Manifeste Le théâtre de la cruauté et du Théâtre et son double, l’artiste est interné dès 1943 à l’hôpital psychiatrique de Rodez. Il ne recommencera à écrire et à dessiner qu’à partir de janvier 1945. Cette œuvre, réalisée dans une période d’intense activité créatrice, représente Marcel Bisiaux. Écrivain, fondateur de la Revue 84, qu’il dirigea avec André Dhôtel, Alfred Kern et Henri Thomas, Marcel Bisiaux publia plusieurs textes d’Artaud. Ce portrait, d’une facture somme toute classique, exprime avec force l’intensité proprement extraordinaire qu’Antonin Artaud insuffla à ses œuvres.

Première œuvre d’Antonin Artaud dans les collections, ce dessin vient enrichir la collection moderne de l’un de ses plus illustres représentants. Andry-Farcy, conservateur de 1919 à 1949, puis Jean Leymarie, conservateur de 1950 à 1955, se sont respectivement attachés à développer le fonds surréaliste avec des œuvres de Miró et de Masson qui constituent en 1925 avec Artaud le « groupe de la rue Blomet ». Le dessin du musée de Grenoble, postérieur à cette période, est l’une des rares œuvres d’Artaud conservée dans un musée de région avec le* Portrait de Mania Oïfer* et celui de Jacques Prével conservés au Musée Cantini à Marseille. Il complète également le legs de Paule Thévenin au Musée national d’art moderne.