Le Christ portant sa croix
Bien qu’il ne soit jamais cité par Léonard de Vinci
dans ses carnets, Cesare da Sesto, formé dans
sa jeunesse à Florence dans l’atelier de Lorenzo
di Credi, est considéré comme l’un de ses élèves.
Il a sans doute fréquenté l’atelier du maître à la
fin de son premier séjour milanais entre 1482 et 1499. Son style et son inspiration sont dès lors
définitivement marqués par cette influence.
Présent à Rome dès 1508, da Sesto collabore, à
la demande de Jules II, aux fresques du Vatican,
notamment à la chambre d’Héliodore, et travaille
à cette occasion sous la conduite de Raphaël.
Le Christ portant sa croix est une œuvre de la
fin de la carrière de l’artiste réalisée alors qu’il
regagne Milan. Ce tableau est caractéristique
de l’école milanaise du XVIe siècle dont les
productions sont empreintes du naturalisme
de la peinture flamande. En plan serré, sur un
fond sombre, se joue le drame de la montée
au Calvaire. La composition est savamment
équilibrée et architecturée autour de la croix.
Devant la souffrance du Christ, la Vierge éplorée
s’évanouit, soutenue par saint Jean. Le Christ
nimbé regarde sa mère avec douceur, indifférent
au geste d’admonestation du bourreau qui
émerge de l’obscurité et annonce le supplice
prochain.
Le caractère atmosphérique, la délicatesse
des visages et le clair-obscur sont redevables à
Léonard de Vinci. L’alliance d’une composition
géométrique et du sfumato comme l’accord
intime entre les gestes et l’âme des protagonistes
renvoient encore à la leçon du maître milanais.
Le Christ portant sa croix est un condensé
d’humanité souffrante. Par-delà la douceur
apparente de la gestuelle et des carnations
dorées, da Sesto parvient à rendre, par la
subtilité des expressions contenues, la douleur
des protagonistes. On a dit qu’il s’agissait
d’une peinture inspirée d’un dessin de Léonard
aujourd’hui conservé à la Galerie de l’Accademia
de Venise. Longtemps rattachée à la tradition des
tableaux de piété d’Andrea Solario, elle présente
également des similitudes avec Le Christ portant
sa croix de Giovanni Bellini (Accademia dei
Ricordi, Rovigo).
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