Cellule n°5

ABSALON (Eshel MEIR, dit)
1991
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie Gilbert Brownstone & Cie en 2000

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Après des études à l’École nationale supérieure de Cergy-Pontoise, Eshel Meir, dit Absalon, fabrique à la fin des années 80 des objets en bois ou en carton recouverts de peinture blanche ou de plâtre, jouant sur une ambiguïté entre mobilier et habitat. En 1991, il développe une première série de maquettes monumentales intitulée Cellules et constituée de six structures à échelle 1/1 conçues chacune comme un habitacle pour une seule personne. Une vidéo montrant comment l’artiste lui-même investit l’espace accompagne la présentation de ces volumes réalisés en bois et en carton peints en blanc et éclairés à l’intérieur par un néon.
Cellule n° 5 appartient à cette série. Elle est composée de deux cylindres formant un T : le premier, fermé à ses deux extrémités et perforé en son centre, s’articule au second, ouvert sur le dedans par une sorte de sas circulaire. Entièrement déterminé par les dimensions du corps de l’artiste, l’espace interne comporte un ensemble de volumes primaires sans identité précise, à associer avec les besoins vitaux d’un habitant unique. L’univers domestique ainsi réduit devient propice au silence et au recueillement. Une seconde série de Cellules est envisagée en 1992 par l’artiste dans le but de rendre effectif le concept, resté jusqu’alors à l’état de prototype. Absalon fait œuvre d’architecte en projetant de construire six cellules de 9 m2, en relation avec ses propres mesures, ses besoins et ses mouvements, équipements sanitaire et ménager compris. Son projet, resté inachevé à la suite de sa disparition prématurée, était de les habiter en six lieux différents, les grandes villes où il travaillait (Zurich, Paris, Tel-Aviv…). Le principe de ces « maisons élémentaires », synonymes d’isolement et de mise à l’écart de toute vie collective, se situe à l’opposé des grands habitats communautaires de la seconde moitié du XXe siècle. Bunker, navette spatiale, cellule monacale, sarcophage ou abri antiatomique, les comparaisons sont nombreuses qui questionnent l’expérience unique d’un artiste dont le souhait était de vivre dans « des dispositifs de résistance à la société qui [l’]empêchent de devenir ce [qu’il] doi[t] devenir ».

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