Chemin des cuves à Sassenage

Louis VAGNAT
XIXe siècle
65 x 49 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Mode d'acquisition non renseigné

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Élève de Théodore Ravanat à l’école municipale de dessin de Grenoble, employé de banque durant plusieurs années, Louis Vagnat ne s’engage définitivement dans une carrière de peintre paysagiste que dans les années 1870. Il se perfectionne en copiant des oeuvres du musée et expose alors au Salon des amis des arts de Grenoble et au Salon de Lyon. Il participe pour la première fois au Salon de Paris en 1880 avec un paysage, Le Torrent du Bréda à Allevard qu’il offre au musée trois ans plus tard.
Il n’hésite pas à parcourir de longues distances pour peindre à la fois dans le nord de l’Isère et dans les différents massifs qui entourent Grenoble. Il puise quelques inspirations du côté de l’Isle-Crémieu, où de grands noms comme Daubigny, Corot et Ravier ont peint avant lui le village médiéval et les étangs près d’Optevoz. Dans ce petit format, le peintre représente le chemin qui mène aux grottes de Sassenage. Ce site est renommé dès le XIXe siècle au point de figurer dans les Voyages pittoresques et romantiques de l’Ancienne France. L’ouvrage, placé sous la direction du baron Taylor, a pour vocation de rassembler les dessins des plus beaux sites des provinces françaises. Les deux volumes consacrés au Dauphiné paraissent en 1854. Louis Vagnat connaît très bien ce recueil, qu’il copie à plusieurs reprises[1]. Parmi eux se trouve la vue des cuves de Sassenage, non datée, tout comme ce tableau, ce qui ne permet pas d’envisager une chronologie dans les multiples vues qu’il a faites de ce lieu[2]. Ici Louis Vagnat ne dépeint pas les fameuses cuves, mais le sentier qui y mène. Occupant le centre de la composition, ses lignes sinueuses conduisent le regard en un mouvement ascensionnel vers un rideau d’arbres derrière lequel il disparaît. L’impression de profondeur est accentuée à l’arrière-plan par une paroi typique des contreforts du Vercors qui se découpe sur une trouée lumineuse créant une ouverture vers le lointain.
Ce paysage est animé de quelques personnages, ce qui est assez rare chez Vagnat qui apprécie plutôt les lieux déserts. La représentation de deux femmes lavant du linge au premier plan, ainsi qu’un berger assis près de son troupeau, confère une atmosphère sereine et calme à ce paysage. La trace de l’homme est également visible dans le muret qui traverse le tableau horizontalement et qui pose la composition.


[1] À Sassenage (MG 2017-0-30) et La Bourne à Pont-en-Royans (MG 2015-0-35).
[2] Il existe un autre tableau représentant La Cascade de Sassenage datant de 1883 et passé en vente publique.

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