Portrait de Mme Bordier mère

Hippolyte-Jean FLANDRIN
1852
53 x 46 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Mme Bordier, belle fille du modèle, en 1910

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Issu d’une fratrie d’artistes, Hippolyte Flandrin s’est distingué de ses frères Paul et Auguste en devenant l’un des plus brillants élèves d’Ingres. Comparé à Fra Angelico du fait de ses sujets fortement marqués par la Renaissance, le jeune peintre lauréat du Prix de Rome en 1832 va se faire connaître pour ses sujets religieux et ses nombreux portraits qui lui vaudront d’être particulièrement recherché par l’aristocratie du Second Empire à partir de 1850. Ce Portrait de Madame Bordier mère dont le fils était le Docteur Bordier, directeur de l’école de médecine de Grenoble, frappe par son harmonie toute ingresque. Le choix du format ovale dans lequel se détache de trois-quarts ce visage féminin aux traits délicats, baigné d’une lumière froide, est sans conteste un hommage rendu au maître par l’artiste. Le buste confortablement calé dans un fauteuil de velours, cette femme, qui par certains aspects peut rappeler le Portrait de Madame Gonse d’Ingres, représente une alliance harmonieuse d’élégance et de simplicité : sa mise est sobre et les matières sont nobles comme en témoignent le satin noir de la robe et la finesse des dentelles choisis par l’artiste pour souligner dans ce tableau sombre les points de clarté que constituent le visage et les mains croisées du modèle. Si la palette du peintre permet d’apprécier la qualité du châle aux teintes flamboyantes, qui réchauffe ainsi la composition, il est particulièrement intéressant d’observer le rendu des teintes foncées. Tandis que la lumière glisse délicatement sur la chevelure avec des ondes claires, des zones de gris pâle viennent rythmer les volumes de la robe et donner subtilement vie au satin alors que le fauteuil se détache sous de riches tonalités pourpres contrastant doucement avec le fond bronze. Au-delà de la liberté d’expression du peintre, ce portrait peint en 1852 témoigne parfaitement de l’héritage de la leçon d’Ingres dont il fut un ami fidèle.

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