Frontispice pour le Journal de Bayreuth

Henri FANTIN-LATOUR
octobre 1883
49,8 x 33,2 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don Victoria Fantin-Latour née Victoria Dubourg en 1904

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Ce dessin, nerveux et rapidement enlevé, est une première pensée pour le frontispice du journal wagnérien, Bayreuther Festblätter in Wort und Bild. La livraison de 1884, dans laquelle paru l’œuvre de Fantin, rendait un hommage à Wagner et rassembalit une centaine de contributions écrites, agrémentées d’illustrations dues, entre autres, à Klinger, Böcklin ou Sargent.
Fantin-Latour choisit de mettre en scène une allégorie : une figure féminine tenant une palme dans sa main droite personnifie la Gloire. Elle parsème de fleurs la pierre tombale de Richard Wagner.
La formule, inspirée de la sculpture funéraire, évoque À la mémoire de Robert Schumann (1873, MG 1474-14), L’Anniversaire (MG 1468-1) ou encore les tardifs Á Robert Schumann (1893, MG 1208-12) et À Stendhal (1892, MG 1208-14) : tous associent des figures féminines allégoriques venant apporter leur hommage à la tombe ou à l’effigie funéraire des maîtres célébrés. Fantin-Latour en fut visiblement satisfait car il réutilise en 1886 la composition du Bayeuther Festblätter pour la lithographie Le Réveil (MG 1208-17), puis trois ans plus tard, il décalque ce dessin qu’il met ensuite au carreau (MG 1461) et l’inverse pour Immortalité, tableau exécuté en l’honneur de Delacroix et présenté au Salon de 1889. S’il adopte ici la même méthode que pour L’Anniversaire, Fantin, avant de passer à l’huile, complète par des études de morceaux d’après le modèle vivant, son matériel préparatoire constitué de dessins antérieurs liés à d’autres projets, d’estampes achevées et publiées. La feuille de Grenoble (MG IS 69-11) reprenant la position des bras de l’allégorie féminine en offrirait un bon exemple.

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