Le Comte Pierre-Jean de Bourcet et sa famille

Charles-Paul LANDON
1791
97 x 130 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs Mme Ponson Rochon née Froment de Champlagarde en 1902
Localisation :
SA11 - Salle 11

Voir sur navigart

Charles-Paul Landon, peintre de sujets mythologiques et allégoriques, a exercé la fonction de conservateur des tableaux des Musées Royaux de 1816 à 1826 et publié de nombreux ouvrages sur les musées et les Salons de son temps. Son style précieux au fini impeccable, sa palette aux coloris frais et l’importance qu’il accorde au dessin font de lui le représentant d’un néoclassicisme séduisant. Ce tableau représente le comte Pierre-Jean de Bourcet en compagnie de son fils aîné Pierre-Joseph, de sa femme Marie- Gabrielle et de leurs trois filles. Dans l’intimité du portrait familial apparaît cependant l’évocation symbolique de deux deuils qui ont affecté le comte. Alors qu’il était premier valet de chambre du dauphin Louis-Joseph, ce dernier mourut dans ses bras en 1789, à l’âge de huit ans. La perte de l’enfant royal est symbolisée par la tige brisée du lys posé devant les bustes de Louis XVI et de Marie-Antoinette et par le cadre vide placé en pendant d’un portrait du nouveau dauphin, le futur Louis XVII. Un autre deuil, plus personnel, est également évoqué dans la scène : assis aux côtés de son fils aîné, le comte contemple d’un air grave le portrait ovale de son oncle disparu, le géographe militaire Pierre-Joseph de Bourcet, mort en 1780, dont il avait été l’aide de camp et auquel il était très attaché. Peinte l’année de la promulgation de l’Assemblée législative et de la suspension du roi, cette œuvre suggère peut-être également la disparition de la monarchie. La composition s’organise en deux moitiés égales : à gauche le passé chargé de la perte, illustré par les souvenirs et les symboles, à droite l’avenir incarné par le geste de la comtesse, vêtue à la mode anglaise et désignant sa fille cadette dans son berceau. À gauche, les représentants masculins, la tenue militaire du garçon, les objets historiques… la fidélité à la couronne. À droite, la mère et ses filles, les regards interrogateurs, la porcelaine et les fleurs… l’avenir incertain et fragile d’une aristocratie en plein désarroi.

Un autre regard

  • La collection XVIIIe siècle

    La collection de peintures du XVIIIe siècle comporte essentiellement des œuvres françaises, mais également un bel ensemble de peintures italiennes.

Découvrez également...