Enlèvement des Sabines

D’une grande densité, mettant en scène une foule de personnages aux attitudes variées, le dessin souffre aujourd’hui de son état de conservation qui le rend difficilement lisible.
L’image semble être un collage d’une multitude de petites scènes et manque un peu d’unité. En cela, il se différencie à la fois des œuvres du Primatice et de Nicolò, rarement aussi saturées et toujours composées avec une grande ingéniosité. L’œuvre est également assez différente de la sensibilité de Jean Cousin fils dont le Jugement Dernier du Louvre témoigne d’un sens du rythme et de la composition bien plus aigus. C’est sous ce dernier nom que l’œuvre a fait son entrée au musée et a été publiée dans le catalogue de 1907.
Le type des figures, en particulier des femmes, les références à l’antique que ce soit dans les attitudes ou les architectures, la culture maniériste de l’auteur, semblent indiquer la main d’un artiste étranger actif en France. A la fois massifs et précieux, les personnages féminins, aux visages d’un ovale parfois schématique, présentent des analogies avec l’art d’un Italien actif à Fontainebleau et Paris, Luca Penni, nom proposé par Dominique Cordellier[1] et soutenu par Sylvie Béguin[2].
Malheureusement, nous conservons aujourd’hui peu de dessins de Penni ayant cet ampleur. L’essentiel du corpus de l’artiste est constitué de scènes mythologiques et religieuses, comportant moins de personnages, toujours disposés de façon assez monumentale au premier plan.
[1] Annotation portée au verso du montage.
[2] Communication orale, 2009.
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