Portrait du sculpteur Henri Ding

Jules BERNARD
1890
117 x 86,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de M. et Mme Lefevre-Ding en 1923

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La découverte récente d’une photographie du sculpteur Henri Ding (1844-1898) dans son atelier nous éclaire sur le processus de réalisation de ce portrait[1]. La présence d’une mise au carreau tracée au crayon sur le cliché permet d’affirmer que la peinture n’a pas été faite d’après nature, mais d’après la photographie. Cette pratique, de plus en plus courante en cette fin de XIXe siècle, évite les longs temps de pose du modèle tout en donnant une grande fidélité au sujet. Le peintre adapte ensuite certains détails, dans le cas présent la position des mains et le fond de la toile, puis il finalise l’harmonie colorée.
Ce tableau, présenté au Salon des amis des arts de Grenoble l’année de son exécution, en 1890, a reçu un accueil favorable : « Le portrait de M. H. Ding, statuaire par M. Jules Bernard, a été dès l’ouverture du Salon, l’objet d’une sympathique curiosité ; – et la sincérité de l’oeuvre, – la personnalité de l’éminent sculpteur même mise à part – justifiait cette attention. M. Ding dans son atelier, la spatule entre les doigts s’appuie sur un chevalet auprès d’une maquette ébauchée, dans une pose très naturelle, sans affectation. La figure doucement éclairée se détache sur un fond rougeâtre, avec son front pensif, ses yeux rêveurs, expressifs, dans une harmonie de clarté pleine de charme. La lumière qui frappe le visage éclaire également les mains, délicatement étudiées – deux véritables portraits de mains[2]. »
Une variante de moindre qualité de ce portrait, resserré à mi-buste, a été réalisée postérieurement par Jules Bernard. Ces deux oeuvres, transmises au musée de Grenoble à vingt-quatre ans d’intervalle, en 1899 et 1923, par la famille d’Henri Ding, avaient été précieusement conservées par le sculpteur.


[1] La photographie est conservée au Musée dauphinois (SN 010.7.2063).
[2] Grenoble-Revue, 1890.

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