Autoportrait

Tancrède Bastet ne s’est prêté, semble-t-il,
que rarement à l’exercice délicat de l’autoportrait
bien qu’il excelle dans l’art du portrait.
Trois seulement nous sont connus à ce jour.
Le premier est une étude aquarellée exécutée
en 1895. Vient ensuite une peinture de 1902
qui nous montre un homme lumineux et élégant
de quarante-quatre ans, de face, buste
légèrement tourné, dans un paysage bucolique
de prairie arborée.
L’autoportrait de 1914 enfin, conservé au
musée de Grenoble, est resserré à mi-buste.
Bastet fait le choix de la sobriété et du classicisme
pour la posture et le décor, mais la
gamme chromatique qu’il déploie sur la toile
est beaucoup plus riche et subtile qu’il n’y
paraît au premier abord, notamment pour les
délicates nuances de la peau tandis qu’il griffe
la matière pour ajouter quelques reflets lumineux
dans la barbe. Le tracé en diagonale du
col blanc souligne le visage et un discret ruban
rouge rappelle qu’il fut décoré de la Légion
d’honneur en 1910. Rien cependant ne renvoie
à la profession d’artiste peintre du personnage.
Tancrède Bastet est resté en possession de
cette oeuvre jusqu’à son acquisition en 1920
par la Société des amis des arts de Grenoble.
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