Intérieur du musée
Le peintre Jules Bernard, conservateur du
musée de Grenoble de 1887 à 1917, témoigne
dans plusieurs de ses oeuvres de l’atmosphère
du lieu à l’orée du XXe siècle, quand il était
encore établi dans le bâtiment du musée-bibliothèque
sur la place de la Constitution
(actuelle place de Verdun).
Il existe de nombreuses photographies et
cartes postales montrant les salles d’exposition
à cette époque, mais les peintures de
Jules Bernard ont la particularité de nous
en restituer la polychromie. Nous pouvons
observer que les oeuvres sont présentées dans
un environnement coloré propre aux musées
du XIXe siècle qui rappelle aussi les intérieurs
bourgeois pour lesquels elles sont parfois
destinées. L’éclairage latéral ou zénithal
combiné aux valeurs « brun rouge uni[1] » des
murs, aux socles verts et aux soubassements
bleus choisis par l’architecte Questel, contribue
à la mise en valeur des oeuvres. L’ensemble exalte les peintures aux somptueux cadres dorés et les
sculptures immaculées (marbres et plâtres). On
remarque également le principe d’accumulation
avec des murs recouverts sur toute leur hauteur
et les fragiles dessins exposés dans des présentoirs
pivotants en bois. Les nombreux moulages
en plâtre d’après l’antique permettaient alors
aux musées de province de proposer des chefsd’oeuvre
inaccessibles aux personnes qui ne
voyageaient pas. On reconnaît notamment la
Vénus de Milo, la Vénus accroupie du musée du
Louvre et Les Parques du Parthénon conservées
au British Museum. Le musée est aussi un lieu de
formation pour les jeunes artistes qui viennent
les étudier et les copier sous l’oeil attentif du
conservateur qui est également, par décision
municipale, le directeur de l’école de dessin.
[1] Charles-Auguste Questel, « Musée et bibliothèque à Grenoble », L’Encyclopédie d’architecture, journal mensuel, Paris, Bance, 1876.
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