Portrait de Charles Planelli de la Valette

Eugénie DU COLOMBIER
1832
214 x 146 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Mode d'acquisition non renseigné

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En 1832, Eugénie du Colombier séjourne au château de Varces pour réaliser ce grand portrait d’après nature de son oncle Charles Planelli de Lavalette, marquis de Maubec (1763-1854). Député de 1815 à 1830, il est aussi très impliqué dans la vie municipale à Varces et à Grenoble où il sera maire de 1820 à 1824. C’est comme tel qu’il choisit de se faire représenter, bien qu’il ne soit plus en fonction, car cette oeuvre est destinée à la galerie des portraits des maires de Grenoble exposée dans la salle du conseil municipal.
Charles Planelli de Lavalette consulte un plan de la ville, installé à sa table de travail (peut-être un bureau à cylindre des fameux ébénistes Hache). La réduction en terre cuite de la statue du chevalier Bayard sculptée par Nicolas Raggi, posée sur le bureau, rappelle que c’est pendant son mandat, en 1823, qu’est inaugurée cette statue monumentale en bronze sur la place Saint-André.
À l’exception du format, ce sont les mêmes codes du « portrait officiel » qu’Eugénie du Colombier choisira un an plus tard pour réaliser celui de son professeur Benjamin Rolland : les deux hommes adoptent une même posture digne et élégante et sont représentés entourés d’objets qui évoquent symboliquement leur carrière respective.
La jeune femme est, à cette époque, une artiste accomplie qui a bénéficié d’une solide formation picturale auprès de Stéphanie de Virieu (1785-1873), de Benjamin Rolland (?-1855) à Grenoble et de Joseph Hornung (1792-1870) à Genève. Elle excelle dans l’art du portrait comme dans les sujets religieux et se distingue par la qualité du rendu des matières qu’elle peint avec une grande virtuosité. Sa position sociale élevée ne lui permettant pas d’avoir une carrière artistique, les commandes qu’elle reçoit, tel ce portrait, émanent surtout de son cercle familial et amical. La redécouverte de cette artiste nous conduit donc au coeur d’une famille de la noblesse provinciale au XIXe siècle.

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