Gustave Rivet

Pierre Rambaud est né à Allevard en 1852 dans une famille modeste. Engagé volontaire pendant la guerre de 1870, il est ensuite en garnison à Grenoble pendant cinq années et profite de cette période pour se former à l’école de sculpture architecturale dirigée par Aimé Irvoy. En 1878, grâce aux bourses du Département de l’Isère et de sa ville natale, il poursuit ses études à l’École des beaux-arts de Paris auprès de François Jouffroy, puis à l’académie Julian avec Henri Chapu. En 1887, il épouse Jeanne Clémentine Étienne, jeune femme fortunée, passionnée d’art et de littérature qui publie sous le nom de Jeanne des Aylettes.
Pierre Rambaud expose régulièrement à Paris, Grenoble, Lyon et Dijon des bustes et des sujets parfois inspirés de sa région natale (Bayard enfant, Berlioz mourant, Fleur des Alpes…). Son amitié avec Joséphin Péladan et sa participation aux Salons de la Rose-Croix orienteront son travail vers des sujets plus symbolistes (La Pensée, Le Rêve, L’Inspiration…). Il décède prématurément en 1893, à l’âge de quarante et un ans.
C’est sans doute à la demande de Gustave Rivet (1848-1936) que Rambaud sculpte son buste en 1886. Les deux hommes, originaires de la région grenobloise, se connaissent de longue date. Quand Rambaud vivait pauvrement à Paris, il bénéficia du soutien et de l’aide financière de plusieurs « Dauphinois de Paris » dont Rivet, poète et dramaturge proche de Victor Hugo. En 1886, il est député de l’Isère (1883-1903) avant de devenir sénateur (1903- 1924), mais c’est l’écrivain et l’amateur d’art que Rambaud représente. Bien que le buste s’arrête à l’amorce des épaules, le col ouvert de la chemise et la lavallière évoquent plus un artiste qu’un homme politique.
Un tirage en bronze du buste était aussi conservé dans la famille de Rivet avant d’être offert par sa fille au Musée dauphinois en 1962.