Diodore Rahoult

Henri DING
1875
71 x 56 x 33 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Mmes Leufeuvre-Ding et Raphaël, filles de l'artiste, en 1906

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Le peintre Diodore Rahoult (1819-1874) décède le 23 mars 1874 d’une crise d’apoplexie, à l’âge de cinquante-cinq ans, entouré de ses amis au cercle Teisseire à Grenoble. Inhumé au cimetière Saint-Roch (1re allée principale, n°152), sa sépulture en pierre de Hauteville sera ornée, quelques mois plus tard, d’un buste en marbre blanc exécuté par Henri Ding.
Pour réaliser ce marbre, le sculpteur a d’abord créé le buste en le modelant avec de la terre crue. Il en a ensuite réalisé un moulage en plâtre selon la technique du moulage à creux perdu comme en attestent des traces résiduelles de plâtre d’alerte. Ce dernier, de couleur rose, est déposé sur le modèle en terre et sert à signaler, lors du décochage, l’approche de l’épreuve, car ce procédé implique la destruction du moule et du modèle en terre. Le buste conservé au musée de Grenoble est donc le plâtre original, seul témoignage de l’oeuvre initiale. On note, par ailleurs, la présence des points de basement : première étape dans la mise aux points d’un modèle, ce sont trois clous fixés sur les parties les plus saillantes du modèle, un au sommet et deux de part et d’autre du sujet. Ils dessinent un triangle dans l’espace qui permet leur report sur le bloc de marbre après dégrossissement. C’est dire l’importance du plâtre original dans le processus de création qu’il faut bien différencier d’un plâtre d’édition fabriqué en plusieurs exemplaires à des fins commerciales et obtenu par la technique du moulage à bon-creux. Pour ce buste, Henri Ding ne travaille pas certaines finitions aussi précisément que pour un plâtre d’édition, car c’est le marbre qui sera l’oeuvre finale. On distingue ainsi les traces de ses doigts et de ses outils qui ont malaxé l’argile pour façonner les boucles désordonnées de la chevelure, la barbe touffue et le manteau drapé à l’antique, tandis que le visage et les oreilles sont traités avec une extrême précision.
Le buste du cimetière Saint-Roch a été volé en septembre 2001 ; le plâtre original reste donc le seul témoignage de cet hommage posthume rendu à Diodore Rahoult qu’une foule nombreuse avait accompagné à sa dernière demeure.

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