Diodore Rahoult
Le peintre Diodore Rahoult (1819-1874) décède
le 23 mars 1874 d’une crise d’apoplexie, à l’âge
de cinquante-cinq ans, entouré de ses amis au
cercle Teisseire à Grenoble. Inhumé au cimetière
Saint-Roch (1re allée principale, n°152),
sa sépulture en pierre de Hauteville sera ornée,
quelques mois plus tard, d’un buste en marbre
blanc exécuté par Henri Ding.
Pour réaliser ce marbre, le sculpteur a d’abord
créé le buste en le modelant avec de la terre
crue. Il en a ensuite réalisé un moulage en plâtre
selon la technique du moulage à creux perdu
comme en attestent des traces résiduelles de
plâtre d’alerte. Ce dernier, de couleur rose, est
déposé sur le modèle en terre et sert à signaler,
lors du décochage, l’approche de l’épreuve, car
ce procédé implique la destruction du moule et
du modèle en terre. Le buste conservé au musée
de Grenoble est donc le plâtre original, seul
témoignage de l’oeuvre initiale. On note, par
ailleurs, la présence des points de basement :
première étape dans la mise aux points d’un
modèle, ce sont trois clous fixés sur les parties
les plus saillantes du modèle, un au sommet et
deux de part et d’autre du sujet. Ils dessinent
un triangle dans l’espace qui permet leur report
sur le bloc de marbre après dégrossissement.
C’est dire l’importance du plâtre original dans le
processus de création qu’il faut bien différencier
d’un plâtre d’édition fabriqué en plusieurs
exemplaires à des fins commerciales et obtenu
par la technique du moulage à bon-creux. Pour
ce buste, Henri Ding ne travaille pas certaines
finitions aussi précisément que pour un plâtre
d’édition, car c’est le marbre qui sera l’oeuvre
finale. On distingue ainsi les traces de ses
doigts et de ses outils qui ont malaxé l’argile
pour façonner les boucles désordonnées de la
chevelure, la barbe touffue et le manteau drapé
à l’antique, tandis que le visage et les oreilles
sont traités avec une extrême précision.
Le buste du cimetière Saint-Roch a été volé en
septembre 2001 ; le plâtre original reste donc
le seul témoignage de cet hommage posthume
rendu à Diodore Rahoult qu’une foule nombreuse
avait accompagné à sa dernière demeure.
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