Le Général de Beylié

Issu d’une famille dauphinoise par son père,
Léon de Beylié (1849-1910) fera une brillante
carrière dans l’armée française. Il participa
à six campagnes au Tonkin, à Madagascar et
en Cochinchine. Au contact de ses parents,
amateurs d’art et de musique, il cultive un grand
intérêt pour l’histoire, l’archéologie et l’histoire
de l’art, et collectionne aussi bien des objets
orientaux que des armes ou des oeuvres d’art.
C’est un jeune adulte lorsque sa famille s’installe
à Grenoble. Il développe dès lors un fort
attachement pour le musée de la ville. Tout au
long de sa vie, il profitera de ses voyages privés
ou professionnels pour acquérir de nombreux
objets qu’il fait expédier en France par caisses
entières. Les dons à la bibliothèque et au musée
commencent en 1888. Le 10 juillet 1900, une
première « salle du Général de Beylié » est inaugurée
dans le bâtiment du musée-bibliothèque,
puis une seconde cinq ans plus tard. Léon de
Beylié reste encore aujourd’hui le plus généreux
mécène du musée de Grenoble, offrant notamment,
en 1901, quatre oeuvres magistrales de
Francisco de Zurbarán (scènes de l’Enfance
du Christ pour le retable du maître-autel de la
Chartreuse de Jerez de la Frontera).
Cet imposant buste en plâtre commandé au
sculpteur Urbain Basset respecte en tout point
les codes traditionnels de la représentation des
généraux, en costume d’officier, paré de ses
décorations et drapé dans un grand manteau à
l’antique. Il a été édité à plusieurs exemplaires à
partir de la technique du moule à bon creux et
certains d’entre eux ont reçu une patine bronzée.
Léon de Beylié en offre un à son « cher musée »
en octobre 1903, quelques mois avant d’être
promu commandeur de la Légion d’honneur.
C’est ce même buste qui a fait l’objet d’un
tirage en bronze pour le monument posthume
érigé à Saigon en son honneur. À Grenoble,
une souscription publique ouverte en 1911 a
permis l’érection en 1913, sur la place Victor-
Hugo, d’un monument commémoratif sculpté
par Léon-Ernest Drivier.
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