Femmes sur la place

François-Joseph GUIGUET
1897
75,5 x 105,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat en salon Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, n°601 en 1897
Fonds national d'art contemporain, Centre national des arts plastiques
Dépôt au Musée de Grenoble en 1898

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Originaire de Corbelin, dans le nord de l’Isère, François Guiguet étudie à l’école des beaux-arts de Lyon avant de s’installer à Paris. En 1889, il aménage son atelier dans une baraque en bois sans prétention, la « maison du trappeur », qui deviendra le Bateau-Lavoir. Au rez-de-chaussée, côté place Ravignan, le peintre se plaît à prendre pour modèle les scènes de la vie quotidienne qui se déroulent sous ses fenêtres. Un grand nombre de croquis de cette place témoigne de l’intérêt que ce dessinateur lui portait[1].
Ainsi, pour composer ce tableau, Guiguet a réalisé plusieurs études préparatoires. Elles permettent d’observer que l’artiste évacue progressivement toute référence à la nature, ne conservant aucun des arbres présents pourtant sur cette place. Il ferme ensuite la perspective en choisissant un cadrage resserré sur le groupe de personnages, l’arrière-plan étant réduit à la barrière qui délimite le lieu. Dès les premiers croquis, les femmes sont le sujet principal du tableau, gardant des enfants ou reprisant du linge, peintes tout en retenue, l’artiste évitant l’écueil d’une représentation misérabiliste ou d’une évocation trop anecdotique de la vie des petites gens. Cette scène de genre est caractéristique du peintre, apprécié par une clientèle parisienne et iséroise qui lui commande souvent des portraits d’enfants et de femmes. De fait, la présence régulière de Guiguet dans les divers Salons à Paris, Lyon et Grenoble lui permet de se forger une notoriété qui se concrétise, en 1897, par l’achat de ce tableau par l’État. Bien que n’ayant pas résidé à Grenoble, il participe à la vie culturelle de la capitale des Alpes en prenant la fonction de vice-président du Gratin, société dauphinoise artistique et littéraire. À la fin de sa vie, il délaisse son atelier parisien pour retourner vivre à Corbelin et se rapprocher de jeunes artistes grenoblois comme Paul Urtin, dont il devient le maître.


[1] Ces dessins sont conservés à la Maison Ravier à Morestel.

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