Portrait de Théodore Ravanat

Eugène FAURE
1878
60 x 49 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Mme Adèle Ravanat en 1895

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Éternel admirateur de sa province, Théodore Ravanat y fait toute sa carrière. Artiste autodidacte, il suit d’abord les conseils de Jean Achard puis continue de se former au gré de ses amitiés et de ses pérégrinations. Au début des années 1830, il effectue un voyage dans le Sud de la France en compagnie de Victor Cassien[1]. Installé à Paris de 1843 à 1845, il expose au Salon ses premiers tableaux de paysages régionaux. À son retour, Eugène Faure l’accueille dans sa propriété de Seyssinet avant de repartir avec lui pour un séjour ultramontain (1846). Deux ans plus tard, Ravanat est désigné professeur adjoint de l’école municipale de dessin de Grenoble, puis remplace Charles Couturier au poste de conservateur adjoint du musée. Considéré comme un paysagiste de talent, estimé de ses contemporains, « le bon Théo », comme ils le surnommaient, prend finalement la direction de l’école de dessin en 1858 alors qu’il n’a que trente-six ans. Durant toute sa carrière, Ravanat ne cessera de former la jeune génération aux rudiments du dessin et de la peinture tout en les sensibilisant à la beauté des paysages environnants. Initiateur de rencontres dominicales à Proveyzieux[2], où il s’installe au début des années 1860, l’artiste prône l’observation de la nature et se plaît à échanger avec ses amis et autres visiteurs des lieux. C’est probablement dans ce contexte d’émulation qu’Eugène Faure exécute en 1878 le portrait de Ravanat. Si elle confirme leur amitié, cette peinture permet également de découvrir la physionomie attachante du « Vieux Rav », alors âgé de soixante-six ans. Le visage de trois quarts, l’homme apparaît coiffé d’un chapeau noir et porte un foulard noué autour du cou. Le mouvement de sa barbe et de ses cheveux grisonnants, traités avec de larges coups de brosse, confond le modèle dans une attitude naturelle tandis que ses yeux noirs et ses sourcils foncés révèlent la profondeur de son regard. Dans un camaïeu de bruns et de gris, ce portrait quasi psychologique fixe avec bienveillance les traits de cette figure de la peinture de paysage. En 1880, Ravanat quitte la direction de l’école municipale de dessin pour se retirer à Proveyzieux où il meurt en 1883.


[1] En 1834, Théodore Ravanat devient le beaufrère de Victor Cassien lorsque sa soeur Virginie se marie avec ce dernier.
[2] Lieu de rencontres dominicales des élites situé en Chartreuse près de Grenoble.

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